26 février 2011

INFERNAL : HELL'S VENGEANCE

Titre: Infernal: hell's Vengeance

Genre: TPS Religieux

Date de Sortie: Septembre 2009

Pitch: Ryan Lennox, ancien agent d'élite travaillant pour l'agence Paradisiac se retrouve fort dépourvu lorsque ces anciens employeurs décident de le faire éliminer. Heureusement pour lui, ses ressources intéressent au plus haut point l'un des Leader de l'agence concurrente: Abyss. Lennox devra faire rapidement un choix: travailler pour les anges ou pour les démons...


Portage misérable d'un jeu PC sorti en 2007, on ne peut pas dire que le studio Metropolis se soit creuser les ménages pour offrir une aventure un brin plus réussie que l'originale déjà assez bancale. Surfant sur la vague facile du TPS, le studio nous propose d'incarner un "Tough Guy" au service du méchant dans un jeu mélant arcanes démoniques et flingues de gros calibres. Malheureusement, les voies du gaming sont impénétrables (sauf dans certains cas mais je laisse ça au joueurs PC...) et, ce qui aurait pu au moins susciter un gameplay sympatoche voir (j'ose) varié, se révèle surtout une véritable torture longue de 5 niveaux synonymes (deux "y") d'une souffrance montant crescendo jusqu'au paroxysme atteint avec le Boss final tout droit sorti d'un mauvais Schwarzennegger (La Fin des Temps, oui c'est lui... Malgré la présence du formidable Gabriel Byrne).

La trame scénaristique démarre sur les chapeaux de roues (une fusillade imprévue au milieu d'un restaurant où il est impossible de tirer sur des personnes innocentes) ne laissant pas au joueur la possibilité de se rendre compte du manque totale de crédibilité et de charisme du personnage. Ressemblant à du mauvais "In Nomine Satanis", le joueur se retrouve baladé au sein d'une intrigue digne d'un film policier de Castellari des années 70 (attention c'est ce monsieur qui a offert sa place à Fulci pour l'Enfer des Zombies), avec un scénario et des rebondissements aussi prévisibles que surannés. Pourtant l'aspect pseudo-espionnage à la James Bond que l'on peut ressentir au commencement de la première mission est plutôt satisfaisant mais cette sensation s'évanouit vite alors qu'on enchaîne les lieux et les missions sans vraiment se soucier du fil conducteur (une sorte de machine visant à contrôler les êtres humains) ou des personnages. D'ailleurs les personnages parlons-en. Le héros déja, en plus de se trimballer un look improbable, sorte de croisement entre Moi-Même et l'ami M.G, se tape la pire VF qui soit au monde. Le personnage est l'archétype du "gars à la cool", un bon mots toujours pendu aux lèvres, et une pétoire dans chaque main. Mais à entendre le doubleur, on a l'impression que la chanson Les Timides du formidable Jacques Brel a été composé pour lui. On attendait quand même un personnage un peu plus "burné' comme dirait Nanard. En même temps, en tant qu'ancien agent de paradisiaque, la question du sexe reste problématique... Et tous les autres personnages sont aussi râtés que le "héros" que ce soit d'un point de vue scénaristique ou artistique avec des character design sans cohérence et sans originalité... Le joueur qui se sera traîné jusqu'au dernier stage pourra finalement se laisser aller à quelques nausées expiatrices lorsqu'il aura la "chance" de contempler une "Happy End" aussi téléphonée qu'expédiée, le jeu privant même le joueurde la satisfaction d'assister à un semblant de cut-scene / cinématique. En gros, le vilain méchant meurt et le perso peut se casser. Quid de la réaction des différentes organisations...? Et bien "OSEF" comme disent les jeunes...



Bon vous allez me dire (et vous auriez bien tort... ) que le TPS ou le genre "Action" sous toutes ces déclinaisons n'a pas forcément besoin de briller par un scénario alambiqué ou qu'on peut tolerer des lacunes scénaristiques ou artistique si le fun suit... Ok... Mais encore perdu. Je l'ai dit précédement, le jeu est un portage d'un jeu PC de 2007. Aucun effort n'a été fait pour rendre le jeu plus jouable à la manette. l'exemple le plus concret et l'impossibilité de viser (ce que l'on peut tolérer dans un FPS mais pas dans un jeu où la vue est à la troisième personne et donc gène en partie le joueur). Alors oui avec une souris (formidable outil), pas besoin de touche "viser" mais sur console, je vous laisse imaginer l'angoisse suscité par la rencontre avec un ennemi à longue portée. Je vous parle même pas de la raideur du personnage, qui nous donne l'impression de jouer un malheureux cadavre subissant les affres de la rigor mortis. Au niveau inventaire, le joueur pourra compter sur des grenades aussi inoffenssives qu'imprécises et sur un panel d'armes du même acabit reposant sur le principe de "clone" pour masquer un inventaire très réduit (pistolet et pistolet "laser", fusil mitrailleur et M4 et AK47, fusil Sniper, Lance flamme et Lance roquette). Bon... Ok... Mais l'avantage de travailler pour Satan et compagnie c'est les pouvoirs démoniaques (normallement à ce stade du test, vous n'y croyez plus). lennox pourra donc se reposer sur quatre (waouh) pouvoirs démoniaques. La supervision qui ne lui permettra pas de déshabiller Hannah Mynx du regard mais de chercher les items de vie et de mana qui ont l'étrange idée d'être invisibles, apparait comme particulièrement pénible à utiliser car elle impose alors une vue FPS (soit) qui empèche le joueur de courir, de sauter, de tirer ou même de se mettre à couvert. La télékinésie, quand à elle, permettra de déplacer certains éléments de décors pour se livrer à de fastidieuses phases de plateformes où le moindre saut de plus de 40 cm peut s'avérer mortel si un script n'a pas été créer pour autoriser une chute (c'est à dire à 90% des cas). La téléportation ne sera utilisable que pour résoudre certaines énigmes et non en combat puisqu'il s'agit d'une utilisation éphémère plus proche de la projection astrale qu'autre chose. Un temps limité permettant au personnage certes d'enclencher tel ou tel mécanisme mais cetrte limite rend totalement caduc tout interêt "martial" d'un tel pouvoir. Bon, vous commencez à vous dire qu'on se fout un peu de la gueule du joueur... Reste tout de même le pouvoir ultime, le feu démoniaque, mais ne salivez pas, il s'agit simplement... d'un tir chargé. Et voilà, on tire les rideaux sur cette morne supercherie qu'est ce gameplay "démoniaque". Néanmoins, Lennox dispose d'un don interressant, celui d'être invincible quand il fait une roulade. Ne me demandez pas pourquoi, c'est comme ça dans le script. Une aptitude salvatrice au vue de l'un des plus gros défaut du jeu et qui n'est mentionné nulle part: le jeu ne possède ni sauvegarde automatique, ni check point. Si cela peut se comprendre sur PC où la simple pression d'une touche fait une sauvegarde rapide, sur console la démarche est d'autant plus inique (non, n'y pensez pas!) que souvent le joueur insouciant se fait surprendre, non pas par les sbires de passages aussi bêtes qu'inoffenssifs (  sauf ceux qui deviennent invincibles comme bon leur semble) mais par un boss de fin de niveau. Le joueur se voit alors obligé de recommencer tout le niveau même si celui-ci a été coupé par des chargements ou des cut-scenes. Il faudra alors prendre le rebarbatif reflexe d'ouvrir le menu pause d'aller dans "sauvegarder" et d'écraser sa save de façon systématique... Je ne parlerais même pas du système de couverture tout droit sorti d'un autre âge et complétement approximatif... Cela fait beaucoup, surtout pour les malheureux qui aurait fait le jeu en difficile pour se rendre compte au final que cela ne débloque QUE le trophée / succès "Finir le jeu en Difficile" et non "finir en normal" ou "finir en facile"... On noteras également le fait que sur console, il est impossible de tuer des civils (alors que le jeu nous dit que cela nous redonne de la vie). C'est très problématique surtout dans une mission où il s'agit JUSTEMENT de prendre de la vie en tuant des civils... Yeepah!



Techniquement, le jeu est simplement hideux. j ene suis jamais vraiment à cheval sur l'importance des graphismes puisque je suis issue d'une génération où on modelisait des moustaches pour éviter de designer des bouches (bonjour Nintendo) mais tout de même ma tolérance a des limites. On croirait franchement un jeu du début de la génération précédente de console. Entre plaquage de texture, polygones improbables, lissage malvenue et un effet de floue pour tenter de masquer le tout, Infernal n'a rien pour prétendre aguicher le joueur lambda (ou le joueur tout court d'ailleurs). L'animation aussi raide que la jouabilité fait presque pitié et ne parlons même pas des rares effets visuels qui accompagnent les différents pouvoirs. Niveau musique, c'est curieusement, là que le jeu s'en sort le mieux. Les compositions alternent entre un rock agressif lors des fusillades (qui elles ne le sont pas) ou des Boss et musiques d'ambiances un peu passe partout. Parfois, le joueur est même surpris de progresser au sein de niveau (aussi vides que laids) avec pour fond sonore une musique minimaliste presque digne de Carpenter. par contre, comme dit précedemment, le doublage est vraiment risible, de Lennox avec sa voix d'adolescent hésitant, au Grand Méchant aussi mauvais que caricatural en passant par la potiche de service qui a l'air complétement absente, j'en passe et des meilleurs...

Au final, Infernal parvient haut la main au titre de "Plus Mauvais Jeu Next-Gen". Ce portage honteux conserve tous les defauts du jeu d'origine en apportant avec lui tout une série de problèmes liés à un désinterressement total du studio quand à la question de l'adaptation du titre pour un autre support. Ainsi, en plus d'être franchement moche, le jeu souffre de gros problème de jouabilité et met en avant un gameplay dépassé et ininterressant au possible. L'absence de Check points est une abérration au même titre que de trop nombreux autres défauts. Un titre à fuir à tout prix.


Note: 03/20

Note Succès: 1/5

Auteur: Manji

- Vous avez gâché un plan bien huilé!
- Ben s'il est bien huilé, tu sais où tu peux te le mettre!

dialogue entre Jeremy Irons et Samuel L. Jackson dans Une journée en Enfer.


4 commentaires:

  1. Mon dieu comme j'ai ris !! Puis la tronche du mec dans l'image, juste énorme !!!

    Quand tu disais que c'était nul je savais pas à ce point.

    RépondreSupprimer
  2. Et oui! Et j'ai bien fait exprès de mettre cette image toute vilaine... Content que cela t'ait diverti! ;)

    RépondreSupprimer
  3. Quand je pense que tu as fini ce jeu et pas Red Faction, et que tu as écrit un test de ce jeu et pas de Fear 2 qui attend depuis des mois d'être achevé...C'est une honte monsieur, une honte.

    RépondreSupprimer
  4. J'écrirais le test de Fear 2 quand tu auras écrit le test de Fuel!

    Et oublies pas de laisser la clef en sortant!

    Manji.

    RépondreSupprimer