3 mars 2011

BULLETSTORM

Titre: Bulletstorm

Genre: FPS à Géométrie dans l'espace

Date de Sortie: Fevrier 2011





Pitch: Grayson Hunt, ancien leader du groupe des forces spéciales Dead Echo et actuellement reconverti en Pirate de l'espace alcoolique et débonnaire, met son équipe de bras cassés dans l'embarras lorsqu'il croise la route d'un croiseur inter-stellaire, l'Ulysse, avec à son bord son ancien officier supérieur, le général Sarano... Après une confrontation explosive les deux vaisseaux se crachent sur Stygia, une planète bien malfamée car peuplée de redoutables mutants cannibales...


Distribué par Electronic Arts (qui prend plus de risques que son principal concurrent Activision) mais surtout développé par People Can Fly ( Painkiller ) et produit par Epic Games (la mythique saga Gears of War), Bulletstorm annonce un pédigrée qui laisse rêveur les joueurs amoureux de violence exacerbée et de tuerie décomplexée. Contrairement au récent Castlevania: Lords of Shadow où l'influence de Kojima est quasi absente, Bulletstorm profite d'une symbiose évidente entre les deux studios qui ont vraiment travaillé de concert pour offrir à ce FPS résolument bourrin une ambiance particulière et un identité bien marquée! Rappelons que cela n'est pas la première fois qu'ils travaillent ensemble puisque les gars de People can Fly avait fait le portage PC de Gears of War premier du nom...

A noter que l'édition collector du soft (Epic Edition) est au même tarif que l'édition normale. Aucune raison de se priver donc. Celle-ci contient le jeu dans son intégralité avec un packaging différent de l'édition normale ainsi que des pièces d'armure supplémentaires pour le multijoueur, une couleur de lasso spéciale, un bonus d'XP pour le multijoueur et une arme supplémentaire (je n'en ai pas vu la couleur...).

Bulletstorm fait partie de ces FPS où le mode solo / histoire ne sert pas simplement à meubler ou à préparer le joueur à un mode multijoueur dont l'importance dévorante a complétement rongé les modes solo de ses 5 dernières années... A l'instar de Painkiller et autres Gears of War, les développeurs nous entraîne dans un univers original pour suivre une trame riche en rebondissements en tout genre avec des personnages hauts en couleurs et plus ou moins charismatiques aux prises avec d'abominables salopards que l'on pourra dégommer à loisir et sans aucuns états d'âme. A mi chemin entre Les Chroniques de Riddick et les films de Wes Craven, La Colline a des Yeux 1 et 2, le jeu offre le postulat formidable de confronter un univers SF d'une richesse insoupçonnée et à l'identité visuelle formidable (où la crasse côtoie une végétation luxuriante, des villes ravagées ou encore des Parc d'attractions improbables) au sentiment d'insécurité d'un groupe d'individus en nombre restreint face à une horde de mutants cannibales aux mœurs étranges. Heureusement pour lui, Grayson Hunt, le personnage contrôlé par le joueur, a la détente aussi sensible que la langue bien pendue. Sorte de croisement improbable entre Logan (Wolverine, pas le testeur médiocre), la machine à tuer, et Jack Burton, le routier moyen un rien bas de plafond, Grayson apparait comme l'archétype du beauf tenace confronté à une situation qui le dépasse totalement mais suffisamment "équipé" et chanceux  pour se tirer de tout mauvais pas. A noter d'ailleurs que les dialogues sont très bien écrits et peuvent parfaitement prétendre au statut de "répliques cultes". Au côté du héros, on retrouve quelques personnages tout aussi "Bigger than Life", du pote de Beuverie à Trishka la guerrière increvable en passant par Ishi, le japonais cyborg au prise avec une I.A envahissante ou encore Sarano, une enflure comme on en croise pas souvent mais doté d'un langage très imagé... Le design des personnages rappelle fortement celui de Gears of War du studio Epic. Les hommes sont massif est arborent des armures lourdes aussi redoutables que crasseuse. Cependant, le jeu se voulant plus second degrés que la saga du studio Epic, on retrouve des personnage avec des éléments de personnalisation plus fantaisistes et des traits bien moins fatigués ou marqués par le conflit. Du côté des autochtones, le travail de design est assez formidable et évoque véritablement tout un pan du cinéma d'horreur avec ces cannibales arborant des peintures tribales, des colifichets en os ou des masques faits en peau humaine, parfois on se croirait dans une ré-interprétation du génial Ghost of Mars de Carpenter.. Tout le monde sait que Bulletstorm repose sur un gameplay particulièrement bien construit pour ce genre de FPS mais force est de reconnaître qu'il est tout aussi plaisant de vivre l'aventure en tant que tel sans chercher spécialement à briller par des "kills" audacieux. Le rythme est soutenu (on souffle rarement), les décors variés tout comme les situations et le tout est soutenu par des scripts de destruction qui laisserait n'importe quel COD sur le carreau. Pendant les 8-9 heures qui constituent cette incroyable aventure, le joueur ne verra absolument pas le temps passé et sera même surpris du talent avec lequel les développeurs parviennent à renouveler l'intérêt narratif de leur scénario (apparitions de nouveaux ennemis qui apportent une nouvelle envergure à la flore / faune de la planète, création d'une mythologies particulière avec des luttes tribales, développement d'une nouvelle forme de level design, etc...) et le joueur devra toujours prendre en compte que quoiqu'il est pu voir jusqu'à présent, il faut s'attendre à toujours plus car, il faut bien le dire, Stygia est un beau merdier... Le solo de Bulletstorm est l'un des meilleurs solo de jeux d'action que j'ai pu faire depuis plusieurs mois...


Mais le jeu a d'abord cherché à convaincre le public, qui a l'habitude d'être noyé sous des milliers de FPS, en affichant clairement une orientation relativement originale et pourtant tout à fait en adéquation avec le genre: Le "Kill with Skill". Il ne s'agit pas d'un produit de dopants Fitness mais d'une appellation mettant en avant l'art de tuer de façon plus ou moins efficace. Ici, le maître mot est originalité. Qu'il s'agisse de couper un ennemi en deux d'un seul tir de Fusil à 4 canons (tout droit emprunté aux films Phantasm) ou d'empaler un adversaire sur le sol à l'aide d'une foreuse rotative pour lui faire danser un smurf improvisé, le joueur devra toujours se renouveler dans sa façon d'abattre les différents belligérants pour obtenir plus de skillpoints. Bien sûr il faudra compter sur toutes les possibilités offertes par la dizaine d'armes disponible (du Revolver surpuissant à la foreuse en passant par le fusil d'assaut ou le lance-bolas explosifs) qui offrent déjà un panel redoutable de mise à mort au noms relativement imagés comme "Entrée des artistes" où il s'agit de tirer dans le fondement d'un ennemi ou encore "Gang Bang" où, cette fois-ci, il faut faire exploser un grand nombre d'adversaires avec l'explosion d'un bolas attaché à un malheureux. Pour encore corser le tout, chaque arme dispose d'un "tir chargé" ayant des fonctions aussi variées qu'envoyer une fusée inflammable, tirer un chargeur complet en un seul tir ou encore tirer une balle qui une fois sa cible atteinte permettra au joueur de déplacer dans l'espace la victime d'un tel tir dans le but non dissimulé de l'amener à un endroit stratégique. Car si les armes s'offrent une bonne part des 130 skillshots disponibles dans le jeu, le joueur devra également composer avec le décor propre à chaque environnement pour réaliser des skillshots aussi impressionnants qu'avantageux. Ainsi, il sera possible de réaliser des "Poupée Vaudou" en empalant les adversaires sur différentes barres de fer et autres "piquants" ou encore d'écraser la vermine contre un mur ou un plafond réalisant alors un "Graffiti" ou une "Tapette à Mouche". Les plus vicieux pourront même réaliser des "Ejeculation" en éjectant leur adversaire dans le vide via un sas de vaisseaux... J'en passe et de biens meilleurs... Pour pouvoir réaliser de tels skillshots, Grayson pourra compter sur deux déjà emblématiques éléments: 1/ le coup de pied pointure 46 fillette et surtout 2/ le lasso laser. Le premier, aussi basique puisse-t-il paraître permet de repousser un ennemi dans une direction souhaitée (très pratique lorsque l'on est submergé par les mutants). Le triste larron est alors propulsé au ralenti alors que le joueur peut agir sans être victime de ce ralentissement. Cela permet au joueur de se placer dans une position avantageuse pour gérer ce nouvel "ovni". Le lasso, quand à lui, permet d'attirer un ennemi à soi pour l'isoler d'un groupe et l'amener à un point donné pour pouvoir réaliser un skillshot. Le lasso permet également de propulser un ou plusieurs ennemis dans les airs pour pouvoir réaliser toute sorte de "frags" comme le "Ball Trap" ou le "Panier" (je vous laisse imaginer...). Grayson possède également la faculté de faire des glissade à la Chow Yun Fat, lui permettant de couvrir très rapidement des plus ou moins courtes distance ou de foncer dans certains ennemis peu enclins à se laisser approcher. Cela n'a l'air de rien mais les niveaux sont tellement bien construits et les possibilités si nombreuses, que ces simples éléments de gameplay rendent l'action aussi démesurée que jouissive avec des mises à mort variées et très graphiques. Si on ajoute à cela les phases de rails shooting ou la gestion de certains "outils" incroyables, On arrive à un jeu où l'on ne s'ennuie absolument jamais. Cerise sur le gâteau, il y a une raison narrative au "Score" engendré par les Skillshots et il est possible de ne pas afficher les points à l'écran pour renforcer l'immersion. Ces points obtenus à la sueur et au sang, non pas de vous, mais de vos ennemis permettent également d'acheter des munitions et autres améliorations pour votre équipement dans les différentes bornes prévues à cet effet! Il est évident qu'un tel gameplay favorise donc la notion de scoring comme les vieux jeux d'arcade ou les plus récent The Club et Mad World, ce qui offre une grande rejouabilité (il n'y a bien que cet âne bâté de Dinowan pour ne pas s'en rendre compte) au titre de People Can Fly qui propose d'ailleurs un mode "Echo" où le joueur pourra revivre certains passage du mode histoire (sans cinématiques ou dialogues) assez courts et où il faudra engranger un maximum de points. Le jeu n'est pas vraiment difficile mais le joueur trop dépendant au skillshots se mettra invariablement en danger, certains  kills demandant par ailleurs une véritable maîtrise de la géométrie dans l'espace et un timing redoutable. Le journaliste du site Eurogamer comparait avec une justesse fort pertinente le gameplay de Bulletstorm à une partie de Billard, le joueur ne prenant au final pas forcément un plaisir malsain dans la mise à mort des adversaires mais au contraire un plaisir d'architecte en élaborant des pièges engendrant moult conséquences létales et rapportant un lot de points bienvenus...


Le jeu propose également un mode multijoueur. Si celui-ci n'est absolument pas compétitif et mise sur la coopération, il faudra tout de même faire preuve d'un talent certain dans l'art d'engranger des points de manière "stylée". En effet, à la manière d'un mode Horde de Gears of War, l'équipe de 4 joueurs doit faire face à des vagues d'ennemis successives (65 vagues). Cependant s'il s'agit de survivre (il est possible de ranimer un ami tombé à terre), il ne suffira pas d'éliminer tous les adversaires pour progresser. Chaque vague est définie par un pallier de score à atteindre. Autant vous dire que dès la vague 20 le défi est corsé. Il faudra donc travailler en équipe et réalisé soit des skillshots qui rapporteront gros ou alors les réaliser en binômes pour obtenir des bonus d'action coopérative. Par moment, au sein d'une vague un adversaire sera bleutée et il sera indiqué le skillshots à réaliser pour obtenir un fort bonus de points. Une "Double Pénétration" impliquera de tirer à deux sur le malheureux alors qu'une "glissade fatale" devra être réalisée en équipe, le premier joueur glissant sur l'adversaire pendant que le deuxième l'abat en plein vol, un réflexe que parfois tout le monde n'a pas. Les maps, au nombre de 6, ne sont pas tirées de la campagne mais ont été conçues spécialement pour le multijoueur. Il s'agit d'arènes de taille modeste dans lesquelles se trouvent nombre d'éléments propre au skillshots environnementaux habituels ainsi que certains complétement originaux comme le "Jurassic Miam" où il faut envoyer un malheureux dans un crâne de T-Rex qui dévore le pauvre diable. Toutes les arènes reposent sur le même schéma: un élément centrale de taille importante apportant un nombre correct de points de skills et un "couloir" circulaire avec nombres d'éléments propres au massacre. Chaque vague rapporte un certain nombre de points d'XP qui permettent de déverrouiller des couleurs d'armes et d armures, des types casques et des couleurs de Lasso jusqu'à ce que le niveau max soit atteint (65 encore une fois). On pourrait reprocher l'absence d'un mode compétitif mais Bulletstorm est avant tout un jeu solo, le mode "Anarchie" étant le petit "plus" de l'aventure même s'il aurait été plus judicieux d'offrir la possibilité de vivre la campagne ou le mode echo en Co-op...

Techniquement, le moteur Unreal Engine 3 fait encore des merveilles et Bulletstorm se place dans le top 10 des plus beaux jeux Next-Gen. Les bugs évoqués par Dinowan ne sont que chimères, le problème habituel d'affichage de texture ayant quasiment complétement disparu (cela n'arrive qu'à un moment du jeu pour ma part). Les textures sont fines et détaillées, qu'ils n'agissent de celles des skins des personnages et de celles des environnements dons les arrières fonds sont littéralement superbes aussi imposant que riches en détails. De plus le design très réussi de l'ensemble se marrie parfaitement avec les choix de couleurs (bien loin des motifs ternes auxquels les joueurs sont habitués) et bien que Stygia soit le témoin d'un monde post-apocalyptique, il y a toujours des éléments à contempler. Le jeu ne souffre d'aucun ralentissement et les effets pyrotechniques sont également du plus bel effet avec de subtils effets de floues... Niveau bande son, la musique est plutôt passe-partout et colle bien à l'ambiance du soft sans pour autant rester dans la mémoire du joueur. Par contre, le doublage français est d'une qualité rare (du niveau de celle d'un Gears of War encore une fois) aussi ordurier que l'original et parfaitement bien interprété, en particulier Grayson qui a l'art et la manière d'afficher sa stupidité à tout va. Dinowan parle de version franchouillarde, c'est encore une preuve de sa stupidité. Il n'y a que deux passages qui font référence à notre culture, il s'agit de citations, l'une d'un comique algérien l'autre d'un film parodique réalisé par une équipe de comiques célèbres. Pour avoir fait le jeu en Anglais et en Français, il n'y a rien à reprocher à la Vf du jeu...


Entre son aventure fort sympathique et riche en moments aussi intenses qu'improbables, son gameplay aussi divertissant que riche en possibilités ou ses graphismes et sa bande son au top niveau, Bulletstorm pourrait très vite s'imposer comme une référence dans le monde des FPS bourrin au même titre que Gears of War du côté des TPS ou de la Saga Halo ou Killzone. Il est rare de voir des jeux aussi soigné, et trouver des défaut à un tel jeu tient de l'exploit. Bien sûr on pourrait reprocher la durée un peu courte de l'aventure (et encore, c'est mieux que les 3/4 de la production actuelle) ou l'absence d'un mode multijoueur plus développé mais le seul véritable point noir viendrait plus de l'absence d'un vrai mode co-opératif pour la campagne. Un jeu à posséder absolument (sauf pour les allergiques à la SF sale et à la violence extrème) et une série à surveiller de près...

Note: 19/20

Note Succès: 4/5

Auteur: Manji

"Tout est une question de réflexes...
                          Jack Burton - Jack Burton dans les Griffes du Mandarin


6 commentaires:

  1. Carrement 19/20 ! (o_O)
    Mais quand bien même ce jeu est bon, je saurais me préserver pour Duke Nukem !!

    En tout cas y'a pleins de références dans le jeu à des films et des jeux, merci.

    Et Dinowan...

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  2. ET oui un bon gros 19, j'ai hésité avec un 18 mais tu vois c'est vraiment le genre de jeu que tu refais de temps à autre pour t'éclater, le genre de jeu qui ne lasse pas.

    Bon j'attends que les lecteurs (c'est à dire toi et juloss en fait) m'offrent une PS3 pour jouer à Killzone 3...

    Manji.

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  3. Bien bien, et FEAR 2 alors ?

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  4. Arrête de faire du matraquage, tu sais bien que ca marche pas. Franchement on dirait un Zombie de Fulci (celui sous l'eau).

    PS: Bien bien, et FUEL alors?

    Manji.

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  5. Bien bien, et Bionic Commando alors ?

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  6. Vous êtes une sale bande d'esclavagiste Tévintide (Dragon Age Inside), filez moi donc du fric ou des jeux et je me livrerez à toutes les bassesses pour vous! ^^

    Manji qui appelle son pote "André".

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