18 avril 2011

[ RETRO-COMPATIBILITE ] DOOM 3

Titre: Doom 3

Genre: FPS attendu

Date de Sortie: Avril 2005 sur XBOX  (Août 2004 pour la version PC)

Pitch: L'UAC, organisme para-militaire à vocation scientifique, a récemment fait de nombreuses découvertes capitales sur Phobos et Deimos, les deux lunes de Mars.Les chercheurs ont mis à jours certains vestiges témoignant d'une ancienne forme de vie sur la planète rouge... Peu à peu plusieurs phénomènes étranges se manifestent jusqu'à ce qu'un portail soit ouvert sur les enfers...



Ce test concerne la version XBOX lue à partir de la XBOX 360 par retro-compatibilité (émulateur interne) et jouée sur écran Full HD.

L'édition Collector, en plus d'être présenté dans un digipack en métal du plus bel effet, propose plusieurs bonus formidables comme des artworks, plusieurs vidéos retraçant l'évolution du studio ID Software, des interviews et surtout les versions complètes de Doom et Doom 2. Un Must-Have pour les fans de la saga.

10 ans après le formidable Doom 2, ID software assouvissait enfin le désirs des nombreux fan des opus précédant en signant un nouvel épisode sur PC suivi peu de temps après par une version XBOX (Vicarious Studios se chargeant du portage). Faute d'une suite, il s'agit ici d'un remake, voir d'un rebirth, du premier opus mais adapté aux nouveaux codes du genre. En effet, les années 2000 obligent, la tendance est au FPS couloir et pour s'assurer un parc d'acheteurs plus important, ID Software décide de se plier à cette tendance. Un choix qui leur permet de se recentrer sur ce qui faisait légèrement défaut aux deux précédents volets (faut bien leur trouver quelques défauts, ils sont si parfaits): le scénario un peu léger ou plutôt le traitement de celui-ci. Car en effet, ici le pitch est exactement le même que celui de Ultimate Doom à savoir l'ouverture d'une brèche infernale qui va altérer la réalité et plonger un pauvre Space Marine dans un bon merdier mais le studio choisit de miser cette fois sur l'ambiance Horrifico-Angoissante de son thème en lorgnant de façon peu discrète vers l'une des références du genre FPS Flippant: Aliens vs Predators 2. Fort d'une nouvelle direction artistique, c'est une nouvelle orientation pour la licence qui ne trahit cependant pas le support original même si certains fan firent la grimace (mais les fans la font souvent...)...

La première chose qui frappera le joueur habitué aux longues nuits en solitaire (!!!) sur Doom 1 et 2, c'est le soin avec lequel ID Software prend le temps de poser les choses. Dès le début, les cinématiques (cut-scenes avec le moteur du jeu) nous présentent la station spatiale et quelques enjeux dramatiques entre certains personnages. Le jeu invite le joueur a se familiariser avec son environnement en visitant cette station (sorte de tutoriel déguisé) même si les zones ne sont pas toutes disponibles. Le jeu prend légalement le temps de plonger le joueur dans son univers avant de le confronter à la menace infernale qui le guette. Par ailleurs, une fois le premier contact (musclé) émis, le joueur continuera de trouver de nombreuses informations, plus ou moins importantes, par le biais de fichiers vidéos, d'enregistrement vocaux, de mails, etc... Ces informations permettent d'en apprendre énormément sur l'univers dans lequel le joueur évolue et participe véritablement à l'ambiance sombre du titre ( le joueur est confronté d'un côté à l'horreur belle et bien présente sur mars et de l'autre il découvre petit à petit comment les choses se sont dégradé via les différents rapports qu'il découvre) même si certaines informations servent, a contrario, à prendre un petit recul humoristique avec la trame (les références aux opus précédents, aux jeux ID Software,etc...). Tout cela passera par des "PDA" qu'il faudra récupérer sans la moindre hésitation puisqu'ils fourniront, en plus des précieuses infos, 1/ des codes pour ouvrir des casiers contenant du matériel médical ou militaire, 2/ Des accréditations pour franchir certaines portes/zones (On oublies les clefs - sauf quelques exceptions- et on se tourne vers un aspect plus réaliste). Régulièrement des cut-scenes font avancer l'histoire en impliquant le personnage principal ou, plus souvent, des personnages importants et même certains monstres aussi emblématiques que coriaces (Mancubus, Cyber-Démon). Il faut d'ailleurs noter que certains monstres sont utilisé de façon unique pour renforcer leur importance, c'est le cas du Cyber Démon ou de certains "Boss". Le bestiaire a subit un lifting plus ou moins réussis (plus d'unicité mais moins de folie - les cacodémons sont ridicules et les Barons de l'enfer sont presque insipides) et surtout a vu sa taille considérablement augmenté en partie grâce à l'apparition bienvenue de Zombies plus classiques (sans armes - ou alors sommaires - et se repaissant de chair humaine). Au niveau des nouveaux venus dans l'aventure, on remarqueras les porteurs de tronçonneuses, les soldats avec casque allemands (sûrement un clin d'œil à Wolfenstein) et tentacule coquine, Les trites (sorte d'araignées insignifiantes qui ont tendance à exploser), quelques cousins des traditionnels Imps mais ne se battant qu'au corps à corps et ayant une goût immodéré pour la téléportation, etc... Au niveau armement, on reste dans quelque chose de très proches des opus précédents (petit flingue, lance roquette, fusil à plasma, tronçonneuse, fusil à pompe -redesigner de façon futuriste- gatling, etc...). Niveau nouveauté, on trouvera un fusil d'assaut fortement inspiré par la redoutable série Halo du studio Bungie (très très pratique puisqu'il offre une bonne précision et une cadence / puissance de tir plus qu'acceptable) ainsi que le "cube des âme", croisement entre Hellraiser de Clive Barker et les films des années 80/90's: Phantasm, qui s'avère très utile face à certains coriaces. Inadmissible, par contre, est l'absence du légendaire double-canon qui fit son apparition en 94 dans Doom 2... Niveau environnement, l'oppositionRéalité Martienne et Enfer est très marquée et le joueur se retrouve moins dans un univers "corrompu" hormis dans le dernier quart du jeu où une réalité plus vicié (dalles qui laissent apparaître du sang, écrans d'ordinateurs corrompus...) fait son apparition.  Mais qu'il s'agisse des décors "réalistes" ou, a contrario, ceux d'inspiration fantastico-gothique, ID Software a fait du très bon travail pour rendre l'ensemble "crédible" et les environnements proposent avec parcimonie des détails qui impliqueront constamment le joueur dans l'aventure...



Tout ces choix ont une incidence sur le gameplay bien évidement. Je parlais précédemment de FPS couloir, et jamais un terme n'a aussi bien convenu à un jeu. Le level design s'inscrit dans une logique de claustrophobie, un choix qui ira de pair avec l'orientation moins "bourrine" du soft bien que la difficulté ne soit pas vraiment au rendez vous elle non plus (dans le mode normal du moins). Le joueur se retrouve souvent à arpenter de sombres couloirs donc, avec pour principaux compagnons son arsenal et sa lampe torche, lampe torche qui a beaucoup fait débat parmi la communauté des joueurs puisqu'il est impossible de la fixer à une arme en particulier. Bien sûr c'est un choix voulu par les développeurs qui tirent ici l'une des plus vieilles ficelles de l'histoire de l'humanité: la peur du noir. Concrètement cela se traduit par des zones d'ombres fortement marquées (et ce même si vous booster votre luminosité via le menu du jeu, bande de froussards!) où peuvent se trouver bonus, éléments vitaux ou surtout zombies affamés. Cet épisode de Doom ne déroge d'ailleurs pas à la règle et les scripts sont aussi nombreux que fourbes et, si l'on ne retrouve pas le genre de piège fatals des opus précédents (plafonds tueurs, sols qui se dérobent) , il faudra s'attendre à voir surgir quelques malandrins dans notre dos. Pour en revenir à la lampe, celle-ci sera accessible d'une simple pression du bouton RB. Une autre pression sur le même bouton vous permettra de reprendre votre arme de prédilection. Cette facilité d'accès via ce switch intuitif permet de soulager le joueur de la contrainte d'utiliser à chaque fois sa lampe et l'exploration des parties sombres de la base n'est absolument pas laborieuse. On noteras également une option d'une pertinence relativement rare dans un jeu "console": la possibilité de customiser son "Inventaire Rapide" ou encore via le  BMD / croix directionnel. Je m'explique. Si l'on change d'armes par la pression de deux boutons, il est possible via les options de choisir parmi 4 armes à attribuer aux quatre axes de la croix directionnelle. Ainsi entre le switch rapide "arme / lampe" et l'inventaire rapide, le joueur a une "réactivité" suffisante pour appréhender ce que le jeu a à lui cracher au visage. La prise en main est du même acabit avec la possibilité de viser (ce qui était encore rare à l'époque) en pressant l'un des stick analogique (pas forcément aisé mais de toute façon, la promiscuité de la menace et inefficacité des headshots rendent cette option relativement inutile). A noter que la puissance de la plupart des armes a été revu à la baisse hormis la tronçonneuse qui est vraiment très efficace (au point de découpé un Knight of Hell en 2 secondes) et le fusil d'assaut qui offre un compromis redoutable entre puissance, capacité et cadence. Le fusil à pompe, lui, est le plus touché par ce ré-équilibrage puisqu'il est surtout efficace au corps à corps. Il n'en reste pas moins un ami fidèle cependant. Il en va de même pour les monstres, à moins de se retrouver au corps à corps avec ces derniers leur puissance a également été revu à la baisse, l'exemple le plus flagrant venant sans doute de l'Arch-Evil bien moins redoutable que dans Doom 2 (ceux qui jouent au jeu de plateau Doom et qui ne cessent de perdre peuvent se rassurer en jouant au jeu vidéo). Cette "facilité" va de paire, évidement, avec la notion de progression "couloir" par opposition aux immenses maps des précédents volets qui offrait une plus grande liberté de mouvement pour esquiver lors des affrontements.  Des couloirs, qu'ils soient de facture humaine ou démoniaque, vous allez en visiter au fil des 15/16 heures de jeu qui constituent l'aventure qui ne compteras que quelques temps morts vers la fin de l'aventure, le principe d'aller-retour, même s'il est relativement minime, pouvant faire naître une légère lassitude chez le joueur peu impliqué dans l'ambiance du titre...



Techniquement, même si le jeu accuse quelques années, il reste graphiquement très correct bien que l'usage d'une TV HD est tendance à créer certains effets de crénelages  (d'aliasing me souffle-t-on) lors des zooms causés par certaines attaques (saut des trites) ou sur l'arrête de certaines armes (fusil à pompe). Pour un rendu plus lisse, il faudra lui préférer l'usage d'un téléviseur plus classique et, au final, profiter de graphisme presque dans l'air du temps. Sur un écran HD la texture des armes a un très léger côté baveux alors que les textures environnementales passent très bien dans l'ensemble. Les effets de lumières sont fort sympathiques également. On grimaceras un peu plus lorsque les cut-scenes mettront en avant des personnages (certains polygones trop découpées) mais l'ensemble restent vraiment agréable pour les mirettes.  A noter également que la HD du televiseur peut également nuire à certains textes dans les menus même si l'ensemble reste tout à fait lisible. Au niveau sonore, on pourra souligner que les sons ambiants et les "sons" des monstres  bien qu'efficaces, sont, à mon goût, pas assez présents et marqués. C'était une des marques de fabrique de la saga et ici, ils semblent plus passe-partout. Les marines possédés ont même, apparemment, les "voix" des soldats corrompus de Quake 2! Une légère faute de goût. Niveau musique c'est un peu le même constat même si l'évolution du titre justifie l'utilisation d'une musique plus sombre et discrète voir oppressante...


Bien qu'un mode "multi-joueur" soit présent  pour vivre l'aventure en co-op, je n'ai pas pu m'essayer à ce mode de jeu mais je doute de l'intérêt de vivre ce genre d'aventure à deux, l'horreur et la frayeur étant deux éléments qui gagne a être perçu en solitaire.

Doom 3, c'est un peu la rencontre entre la mythique série d'ID Software et un travail sur l'horreur qui n'est pas s'en rappeler le récent (et très bon) Dead Space. Sans avoir perdu son identité, et ce malgré un changement de "gameplay" radical, Doom 3 parvient à s'imposer dans la veine des FPS "couloir" en misant sur une ambiance et une direction artistique des plus réussies, l'ensemble étant soutenu par une technique qui pourrait presque soutenir la comparaison avec quelques productions actuelles. Un très bon jeu si tant est que ce genre d'aventure vous attire.

Note: 16 / 20

Auteur: Manji

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