21 août 2010

LEGENDARY

Titre: Legendary

Genre: FPS

Date de Sortie: Novembre 2008
Pitch: Engagé par une société secrète des plus obscures, Deckard, voleur professionnel de son état, parvient à mettre la main sur la Boîte de Pandore. L'ouverture, bien mal avisée, de cette dernière libère sur le monde pléthore de créatures mythologiques qui vont se faire une joie de mettre à mal notre bonne vieille civilisation.



Encore un jeu démoli par la critique... il va falloir rebaptisé ce blog "le rendez-vous des mal-aimés". Pourtant sur le papier, le soft de Spark Unlimited propose un Pitch des plus acrocheurs en confrontant le joueur à des créatures comme les Loups Garou, les Griffons, les Minotaures et autres Krakens... Le scénario n'a certes rien de folichon reposant sur le principe éculé de sociétés secrètes se menant une lutte acharnée pour mettre la main sur la boîte de Pandore et ainsi prendre l'ascendant sur sa rivale. D'un côté l'ordre de Pandore, qui cherche à s'emparer du monde (et oui) et de l'autre le conseil des 98 qui cherche à le préserver (et oui). Tout ça est très manichéen, sans grand interêt et permet surtout de confronter aux joueurs autres choses que des créatures fantastiques pour corser le challenge. Un point interressant est que la trame nous place en plein apocalypse alors qu'il est souvent de mise de placer le récit dans un contexte post-apo. Les premiers niveaux (disons les 2 premiers) sont assez jouissifs, le malheureux Deckard déambulant dans un New York en panique, ravagé par des hordes de griffons, loup garous ou encore un redoutable Golem. Les scripts sont assez crédibles et offrent un rendu efficace d'une ville en proie à une catastrophe d'ordre fantastique (pour une fois que c'est pas l'homme qui a tout fait sauter avec ses "foutues bombes", dixit Pierre Boule). Le jeu est vraiment réussi de ce côté là mais malheureusement la suite tient moins bien la route. Orientant le scénario autour d'une société para militaire luttant pour la survie de l'homme, les developpeurs auraient mieux fait de viser l'idée d'une resistance improvisée et balbutiante face à une menace imprévisible. Tout va très vite et les niveaux se succèdent avec un panache moindre par rapport à la maestria du début du jeu. On visite l'Europe, des labo, des chantiers, en somme rien de vraiment original où qui jongle intelligement avec le principe du soft... Mais courage la ballade ne sera pas trop longue et vous bouclerez la campagne en 6-7 heures de jeu enfin si vous arrivez à vous en sortir, la difficulté du jeu étant un peu plus élevée que ce que l'on a l'habitude de trouver de nos jours en matière de FPS...

Niveau Gameplay, on retrouve l'armement classique du genre avec des pistolets, fusils à pompe, fusils d'assaut ou autre lance patates mortels surtout lorsqu'ils sont associés à des cocktails molotov ou à quelques grenades à fragmentation de chez l'oncle Sam. N'oublions pas l'arme de corps à corps fétiche de Deckard: une hache de pompier (très utile pour économiser des munitions et surtout décapiter les loups-garou pour éviter qu'ils se régénèrent et reviennent à la vie). On regrettera d'ailleurs et avec raison l'absence d'une touche spécialement attribuée pour le corps à corps, il vous faudra selectionner la hache manuellement avant de pouvoir l'utiliser (oui je sais je suis une grosse feignasse mais c'est pas ma faute "je ne suis pas mauvais, je suis juste dessiné comme ça"!). En plus de votre armement de pointe, vous pourrez compté sur l'animus vitae, la force vitale des créatures fantastiques, que vous pourrez manipuler de manière défenssive (regain de vie, tourelles à actionner) ou au contraire offenssif (vague d'énergie, ralentissement de certains enemis, rendre un enemi tangible...). C'est un point important du gameplay puisque l'animus est le seul moyen de récuperer de la vie dans le jeu. Ici pas de trousses de soins ou de santé qui remonte progrissevement. Votre personnage devra donc pomper (oh!) l'animus sur ses victimes pour remplir une jauge qui s'épuisera selon telle ou telle action. Si en mode facile, on peut se lacher joyeusement du côté des sorts offenssifs, en mode normal, il faudra toujours se garder une petite reserve pour se redonner de la vie en cas de coups durs. Et ils sont légion, les coups durs, surtout au vue du casting de sales gueules que vous allez rencontrer. A l'instar du developpement de la trame narrative et de l'utilisation des scripts, les créateurs du jeux nous offre des idées sympa de gameplay au début du soft avec des enemis à neutraliser selon tel ou tel point faible, les firedrakes devront être neutralisés via une borne à incendie explosée ou une conduite d'eau éclatée alors que les loups-garou devront impérativement être décapités mais plus les heures défilent, plus l'ensemble se résume à du "shoot to kill". Il en va de même pour les Boss, si au début ils sont relativement coriaces et demandent de la maîtrise (le minotaure) par la suite, il suffit de se contenter de locker le boss avec un lance missile pour lui faire son affaire (le kraken)... Un peu dommage, surtout vis à vis du postulat de base, si encore le tout continuait d'utiliser les bluffants scripts du début du jeu pour maintenir une ambiance pêchue, mais non... La maniabilité reste de son côté relativement perfectible. Si dans l'ensemble, elle reste correcte, elle accuse néanmoins quelques problèmes de réactivité selon l'angle de vision du personnage ou selon l'utilisation de l'animus (on est loin de Bioshock 2)...

Techniquement, le jeu profite de l'unreal engine pour afficher des textures de décors assez réussies dans l'ensemble et ne souffrant pas de l'habituel temps de latence au niveau de l'affichage comme on pouvait en souffrir par le passé, mais pour les personnages et autres monstres mythiques, c'est une autre paire de manche. Le design des personnages est déjà loin d'être probant mais associé avec un placage discutable des textures, il en devient presque risible. (certains enemis s'en tirent cependant bien mieux que d'autres comme les griffons par exemple) La musique, elle, est une véritable surprise. Plutôt agressive et à base de guitare électrique, elle ravira les fan de hardrock mais surtout elle colle tout à fait aux gunfights violents entre militaires et garous voraces. le doublage VF, lui, et particulierement horrible! Les acteurs ne sont absolument pas impliqués, mention spéciale à la narratrice que l'on croirait sorti d'un Marc Dorcel...

Je ne me permettrais pas de faire une quelconque remarque sur le mode multijoueur vu qu'il est complétement désert...

En résumé, Legendary est un jeu avec un pitch de malade, un début à couper le souffle malgrés les faiblesses techniques du soft mais qui ne tient pas ses promesses sur la longueur comme si les developpeurs s'étaient désintérréssés du projet... On peut le trouver pour moins de 10 euros dans le commerce (5 euros sur cdiscount). Pour ce prix, si vous êtes fan de FPS ou des génocides de créatures mythologiques, vous pouvez vous risquer à l'expérience. Perso, je me suis moins fais chier que sur Assassin's Creed mais le jeu reste à un niveau trop médiocre pour susciter l'interet des joueurs lambdas...

Note: 11/20

Succès: 2/5 (alors là me voilà partagé, entre le gag du succès secret qui m'a fait marrer et le bug du succès qui ne s'est pas validé bien que j'ai terminé le jeu...)

Auteur: Manji

"Alors Ryan, t'arrives à te lécher les couilles maintenant?"

(Un soldat à un Loup-Garou dans Dog Soldiers)