31 mars 2011

[XBOX LIVE] DOOM 2

Titre: Doom II: Hell's on Earth

Genre: DOOM! LE jeu qui, bien avant le terme FPS, a donné son nom à un genre.

Date de Sortie: Mai 2010 (Original: Octobre 1994)

Pitch: Le Space-Marine "le plus coriace qui soit sur terre" doit reprendre du service alors qu'il vient juste de purger Phobos et Deimos, les deux lunes de Mars, des envahisseurs infernaux qui avaient franchi les portes de L'Enfer, ouvertes par quelques scientifiques inconscients de l'UAC. En effet, Mars n'était pas la cible principale des démons qui se sont regroupés pour lancer une invasion massive sur leur objectif principal: la Terre... Le temps que notre héros rejoigne sa planète natale, les créatures impies ont déjà ravagé une bonne partie de la planète... 


Et oui, un peu de retro-gaming cela ne fait jamais de mal! Bon certes, Doom est un jeu a joué sur PC (en plus il est gratuit) mais j'étais bien incapable de bouder longtemps ce chef-d'œuvre vidéo ludique qui m'a tenu en haleine de nombreuses nuits sur PC, MAC ou Sega Saturn (et bien d'autres)... Profitant d'une promo, salvatrice, je me suis donc décidé à acheter cette petite madeleine de Proust pour 5 euros...

Il y a tout un tas de bonnes (ou moins bonnes) raisons de se souvenir des deux premiers volets du jeu issu du Mythique studio ID Software. Sorti en 1993 le premier Doom fait un carton bien mérité. Il donne ses lettres de noblesse à un genre encore balbutiant (HoverTank 3D, Catacomb 3D mais surtout Wolfenstein 3D du même éditeur que Doom et qui su poser les bases du genre FPS). Niveaux immenses alliant action et réflexion, gestion de la hauteur (les FPS se déroulaient alors sur un seul plan) immersion totale, un panel d'arme devenu culte avec une gestion de la physique novatrice pour l'époque (les aires d'effets), un univers mêlant SF et Gothic Horror, utilisation de scripts ingénieux, des graphismes somptueux... Bref tout  un tas d'avancées qui avaient tout pour en faire un HIT. En 1994, une suite voit le jour: Doom II avec des environnements plus variés dont certains en  extérieur, de nouvelles armes et de nouveaux ennemis... La prouesse était telle que dès lors et ce jusqu'à la sortie de Quake en 1996 (toujours par Id Software), le FPS était connu sous le nom de "Doom-Like"... Bien sûr le jeu a également subi les foudres de tout un pan de la société (mais heureusement pas de la censure) qui mettait en avant un jeu violent (certes), posant un gros problème d'addiction (les créateurs sont assez d'accord mais en même temps quel coup de pub!), incitant à la haine raciale (alors qu'on parle d'un niveau qui fait référence à Wolfenstein 3D)... A l'heure de la HD, du FPS couloir et du Sacro-saint Script, voyons ce que peut encore proposer Doom 2 pour justifier un achat sur console de salon (en support dématérialisé)...


Ce n'est un secret pour personne, la "faiblesse" de Doom II, c'est son scénario et surtout le traitement de celui-ci. Vous remarquerez les guillemets sur le mot "Faiblesse" mais j'y reviendrais plus tard. Le joueur est directement plongé dans un environnement hostile et s'il a la malchance de ne pas s'être essayé au premier épisode, il aura peut-être du mal à s'impliquer dans le récit. Par moment, quelques panneaux textuels informeront le joueurs de la tournure des événements mais hormis certains environnements qui permettent de déterminer la progression du joueur au sein d'un récit (base -> Terre -> Enfer...) peu de choses sont là pour renforcer l'immersion dans l'histoire. Pourtant, tout ceci est voulu et ce n'est pas vraiment une faiblesse. Bien sûr, il y a les limitations techniques de l'époque mais c'est plus un choix de la part des développeurs qu'autre chose:  Lorsque Doom et Doom 2 arrivent sur le marché des jeux PC, celui-ci est surtout dominé par des jeux misant beaucoup sur la réflexion au dépend de l'action (les Point'n Click, les RPG textuels...). C'est un véritable coup de pied dans la fourmilière que ce parti-pris de plonger le joueur directement au sein d'une action aussi effrénée que décomplexée.  Là où le récit plus que lapidaire ne parvient pas à accrocher le joueur, le rythme et le gameplay y arrivent haut la main. Et cela fonctionne toujours, plus de 15 après. Il y a un "plaisir" très primitif qui se met en place dans Doom 2. Le joueur puise une satisfaction, non pas dans la réalisation d'objectifs ou une quelconque progression dans le récit, mais dans sa propre survie, dans la construction (éphémère) d'un avatar / double vidéo-ludique qui en prend plein la gueule mais qui se révèle être une parfaite machine à tuer. Dans Doom, on avance, rien ne doit nous arrêter, les monstres, les énigmes, les pièges... RIEN! Le système de jeu a pleinement conscience de se rapport à la limite du masochisme entre le joueur et son double vidéo-ludique et va tout faire pour organiser l'aventure dans ce sens... Il y a bien sûr la profusion de monstres dans un premier temps. Fort d'un casting de 15 "types" d'antagonistes conçu sur une échelle de valeur bien pensée, les développeurs n'hésitent pas à noyer le joueur sous la masse ou alors à le confronté à de véritable titans au look digne du Tetsuo de Tsukamoto (Cyber-Demon) ou à ceux plus conventionnels mais au potentiel horrifique efficace comme les Baron of Hell (et leur terrible vrombissement) que l'on croirait sortis de La Chiesa de Soavi. L'un des ennemi du jeu porte d'ailleurs bien son nom qui pourrait être l'épitaphe du héros ou le sous-titre du jeu: Pain Elemental (Douleur Élémentaire en Français...). Le design des ennemis est aussi réussi que l'équilibrage. Nous sommes très loin des adversaires que l'on abat en seulement quelques tirs bien placés. ici, vaincre son ennemi est un véritable challenge. La profusion de script d'embuscade (une grosse innovation) dans le jeu pousse également le joueur  a rester constamment sur ces gardes et il n'est pas rare que l'on soit surpris par une porte dissimulée vomissant une horde de "cacodémons" prêt à nous déchiqueter sans attendre. Il peut même s'agir de piège odieusement mortels comme la fin d'un niveau qui nécessite d'avancer sur une passerelle qui va effondrer sans prévenir faisant ainsi tomber le joueur novice dans une flaque d'acide fatale. Le jeu ne prendras jamais le joueur en pitié, il ne sera jamais pris par la main, ID Software préférant lui faire quelques croques en jambes sournois, mais il en ressortira grandit: l'apprentissage se fait dans la douleur et ce n'est pas Nietzsche qui me contredira (d'abord parce qu'il est mort.). D'ailleurs, il faut revenir sur un détail (issu de Wolfenstein 3D) qui résume parfaitement l'esprit du jeu: le visage du personnage. Bien que le joueur dispose de plusieurs informations essentielles quand à son statut et son état physique (en pourcentages pour la "Vie" et l'Armure" du héros), les développeurs ont tout de même trouver judicieux de nous montrer la dégradation physique de notre avatar au fil des mandales goulument reçues. Un sadisme qui sied parfaitement à la situation: quel joueur n'a pas eu un malin plaisir à venir à bout d'une situation improbable, avec seulement quelques munitions et surtout le visage complétement ensanglanté?Mais le jeu n'est pas aussi difficile qu'il peut paraître à la lecture de ce test. La difficulté est bien dosé et une fois les mécanismes et les subtilités de chaque niveau acquis, le joueur persévérant pourra s'en tirer (à condition de sauvegarder au début de chaque niveau car une fois mort, on reprend le niveau depuis le début avec juste l'arme la plus faible du jeu...) surtout en repérant les différent kits de soin (nécessaire pour se soigner) ou les Items de protections. Il faudra également fouiner dans tous les coins et recoins des gigantesques niveaux aux enchevêtrements tortueux pour mettre la main sur certaines sphères magiques offrant des aptitudes spéciales (200% en Vie et Armure, Invincibilité, Invisibilité...) ou certains objets favorisant une approche plus  "pragmatiques" comme les Pack Berserk, les lunettes de vision nocturnes ou encore les tenues de protection pour franchir les différentes étendues d'acide... Doom 2, pour l'époque, proposait déjà une approche formidable du FPS d'une richesse extra-ordinaire et offrant un plaisir incroyable, mais le plus fort est qu'il reste aussi passionnant à jouer 15 ans après sa sortie! Pourquoi? Parce que justement, il n'est pas formaté contrairement à tous les FPS (ou presque) qui sortent sur console. Il reste unique en son genre à notre époque et c'est ce qui fait sa force car son gameplay est tellement solide et fonctionne tellement bien sur le ressenti du joueur qu'il parvient à maintenir son statut d'œuvre culte face à la concurrence. Ce que Doom 3 n' a jamais su faire,les ficelles tirées n'étant plus les mêmes.



Doom 2 a toujours été agréable à jouer (essayez Rise of the Triads si vous ne me croyez pas) et il est d'ailleurs pathétique de voir Dinowan galérer de la sorte sur le jeu, ce qui montre de façon indéniable son manque de talent total lorsqu'il s'agit d'appréhender un jeu. Cependant, il faut bien avouer que le portage console apporte au titre une souplesse bienvenue se calquant sur les ténors du genre, pour une réactivité et une manœuvrabilité optimales. On pourra cependant regretter que le changement d'arme ne soit lui pas forcément terrible (seulement 4 axe de prix en compte sur la croix pour une dizaine d'armes formidables) et le switch de l'une à l'autre est un peu lent, ce qui peu coûter de précieux points de vie lorsque l'on croise un monstrueux Arch-Evil au coin d'un couloir... Techniquement, cela peut paraître bizarre mais je ne trouve absolument pas le jeu laid même face à la débauche technique à laquelle m'a habitué ma 360. C'est bien sûr dû en partie au Design des Démons en présence, franchement très réussi (à part les zombies de base et leurs cheveux...verts). A une certaine distance, les pixels ne sont pas vraiment apparents et le rendus des créatures est très  corrects. Bien sûr au corps à corps, certains ennemis s'en sortent moins bien que d'autres  graphiquement parlant comme les zombies de base ou les Imps qui font un peu pâle figure face à certaines créatures. Les armes d'ailleurs sont très bien rendus.  L'animation  brille également  par sa qualité dans une certaine mesure. Pour l'époque, elle est très réussie et certaines idées formelles restent toujours aussi efficaces. La mise à mort des ennemis, par exemple, est superbe. (d'ailleurs la fin du jeu y fait référence) Chaque fois qu'un ennemi est tué, il se décompose avec un très léger ralenti qui permet de mettre en avant une animation macabre des plus jouissive. Le seul reproche que l'on pourrait éventuellement faire concernerait les textures, magnifiques à l'époque, je trouve que c'est la seule chose qui a vraiment vieilli dans le jeu. Reste à aborder l'ambiance sonore du jeu, peut-être le point le plus réussi du soft d'ID software. Robert Prince signe une partition musicale incroyable qui nous plonge dans l'univers sombre et oppressant du jeu avec parfois des envolés improbables misant sur l'action. Je pense que, de tous les jeux vidéo que j'ai pu faire dans ma misérable vie de Gamer, Doom 2 a la plus formidable Original Soundtrack. Mais les bruitages ne sont pas en reste du moins l'utilisation qu'en font les développeurs. Les monstres de Doom ont TOUS un son qui leur est propre ainsi qu'un traitement individuel qui varie selon les situations. Si les Imps feront entendre à longueur de temps leur "reniflements" porcins dans le but de  mettre le joueur mal à l'aise face à une menace invisible, les Knights/Barons of Hell ou les Mancubus eux joueront plus sur une peur plus immédiate avec des hurlements aussi agressifs qu'impromptus et donc surprenants...

Bon, certes Doom 2 fut et reste un Chef d'oeuvre mais quid de cette version? Qu'est-ce qui peut justifier le coût de 800 points (en ce moment disponible pour 400 points)?

Sur PC, le jeu jouit d'un gros avantage: En plus d'être gratuit, il possède une communauté de moddeurs incroyable qui a donné naissance à de nombreux cross-over (wolfendoom...), tout un tas de maps formidables (grâce à l'éditeur de niveau Doom Build) mais surtout à des adaptation en vrai 3D HD comme JDoom...  Si ici, nous bénéficions de la version "classique", l'éditeur (Bethesda) a tout de même inclus un épisode inédit intitulé No Rest for the Living. Il propose des maps tout aussi importantes que son modèle tout en s'affranchissant de la complexité de certaines en proposant de sortir du niveau sans avoir à tout explorer. l'action y est encore plus soutenue et le dernier niveau, s'il arrive trop vite (seulement 9 niveaux) se révèle être un formidable challenge d'une iniquité sournoise sans précédent! On retrouve également la possibilité de vivre l'aventure originale et la nouvelle en co-op via écran splitté ou en ligne. Un mode compétitif multi-joueur est également présent mais force est de constater que celui-ci semble plus ou moins désert. A moins d'avoir des amis possédant le jeu, il sera difficile de vous livrer à de l'extermination de marines. Il sera possible également de débloquer la tenue emblématique de Marines de l'UAC pour votre Avatar XBOX ainsi qu'un T-Shirt "Doom II". Au final cela reste peu pour un prix original de 800 points. Pour ce tarif, on en attendait un peu plus comme au moins l'éditeur de niveau ou les "extensions" officielles rassemblées dans l'Opus "Final Doom"...

Force est de constater que Doom 2 n'a absolument pas vieillit et au contraire peut affirmer avec assurance sa singularité surtout au sein de la production actuelle niveau FPS qui tend à s'uniformiser sur un seul modèle (heureusement certains sortent toujours du lot comme Bulletstorm). Fort d'un gameplay qui repose sur un rapport presque viscéral au jeu, Doom 2 continue donc de faire souffrir les joueurs (pour leur plus grand plaisir) au travers de niveaux tortueux où l'horreur côtoie l'action et la réflexion tout en en mettant plein la gueule au joueur qui prendra un malin plaisir à lutter pour sa survie... Espérons que Rage, le prochain jeu estampillé ID Software arrive à l'épaule de son ainé (pas de liaison, j'ai dit!).

Note Actuelle: 17/20  Note de l'époque : 20/20

Note Succès: 4/5

Auteur: Manji

"Big Fucking Gun!"    The Rock dans l'adaptation cinématographique de Doom en réference au BFG9000 arme emblématique de Doom 2.



Allez en cadeau, un petit échantillon de cette superbe OST signée Robert Prince:



3 commentaires:

  1. Doom (les musiques de la Saturn sont les plus abouties)
    Je ne dirais qu'une chose, merci Manji!
    Ben oui, grâce à toi je peux me replonger dans mon passé (tu te souviens du:<<tu sais Manji, mon but quand j'aurai des sous, c'est de me prendre un pc portable qui me permettrais de jouer à Doom ou je veux !)
    L'eau et le sang ont coulés sous les ponts depuis et je peux en profiter sur ma GP2x et sur ma 3DS alors, vive Doom et à bas les Arch-Evil
    Excellente critique, je n'aurais pas fais mieux !

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  2. En effet tu n'aurais pas fait mieux car c'est lui le maitre.

    Rien à rajouter, que du bonheur (j'ai toujours Doom 1 sur Super Nes).

    Question perso : tu préfères Doom ou Wolfen' ?

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  3. Ah! Merci à tous les deux!

    @Andi: Oui je m'en souviens très bien! Tout comme notre croisade pour touver un cable et relier nos deux saturn pour... DOOM! Là je cherche un emulateur N64 pour faire tourner doom64 sur ma psp.

    @Yu-Jin: C'est vrai que je suis le maître (surtout à doom). Pour répondre à ta question je préfère le niveau secret de doom 2 appellé Wolfenstein!^^ J'adore le principe de wolfenstein mais Doom est mieux fini avec de grande qualités (music, gestion des hauteurs, level design, armes).

    Donc Doom 2 forever!

    Manji.

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