23 avril 2010

SPLINTER CELL CONVICTION

Titre: Splinter Cell Conviction

Genre: Infiltration

Date de Sortie: Avril 2010 - Exclusivement sur XBOX 360

Pitch: La fille de Sam Fisher a été assassinée et ce dernier n'a qu'une idée en tête: Se Venger. L'agent Grim va alors faire chanter l'ancien Agent et se servir de la rage de Fisher pour mener une investigation musclée sur le nouveau directeur de Echelon 3...



Par le passé, je n'ai jamais réellement accroché aux Splinter Cell que je trouvais trop exigeants et qui, à mes yeux, accusait un gros vide scénaristique surtout en comparaison de son grand rival de l'époque: Metal Gear Solid. J'étais donc peu concerné par l'annonce de ce nouveau volet de la saga mais, curieux, je prenais le temps de regarder le trailer (celui avec la superbe chanson de johnny Cash) et d e m'essayer à la démo. Interpellé par la nouvelle orientation du soft, je laissais donc une chance à Ubisoft de me convaincre...

Bon comme je l'annonçais plus haut, c'est un véritable revival qui est en train de s'opérer du côté de la série de Tom Clancy: Splinter Cell. Revirement naturel pour certain (le gameplay plus violent découlant de l'évolution de son personnage principal), véritable hérésie pour d'autres ( plus conservateurs qui auraient souhaité un jeu plus proche des anciens volets), nous sommes à nouveau en présence d'un jeu qui divise (encore et toujours). Mais pourquoi un tel revirement et en quoi consiste-t-il? Venons-y. Au fil de la saga qui s'étale sur plusieurs années, Sam Fisher a connu son lot de tragédies et de trahisons, on le retrouve donc en électron libre, brisé par la mort de sa fille et un rien plus violent qu'à l'accoutumée. Le ton de cet épisode est donc relativement sombre et irrévérencieux et c'est ce qui fait mouche. Incarner un homme ayant passé la quarantaine et accusant une certaine brioche autour de l'estomac (si si, on la voit clairement) est déjà savoureux en soi, mais quand celui-ci distribue les baffes à foison, on en redemande! Plus sérieusement comment pourrait-il en être autrement? Cet homme fatigué, usé et forcément plus vraiment dans le coup, le dit lui-même: il est trop vieux pour ça. Le voir faire des grands écart dans les escaliers où je ne sais quel acrobaties n'aurait pas été crédible. Et comme Fisher ne peut plus faire dans la finesse (cf les anciens épisodes), il fait dans l'expéditif et je suis désolé mais ca marche, c'est crédible. Les développeurs ont pris le pari audacieux de privilégier un élément narratif et certes emblématique (L'Agent Sam Fisher) aux dépens d'une formule qui marchait (L'infiltration hard-core façon Splinter Cell) tout en dépoussiérant l'ambiance de la série pour la coller aux standards actuels. Il n'est donc pas surprenant que dans son ton ou le déroulement de sa trame, le jeu rappelle des séries comme 24H chrono ou The Shield. Ce jeu se place, d'un point de vue narratif, comme une bonne conclusion à la série (quelques détails sont enfin révélés) tout comme un nouveau point de départ (nouveau ton, nouvelle ambiance...). Le jeu recycle donc pas mal de nouveau code de genre avec un personnage torturé menant à bien une mission d'envergure, pressé par le temps et n'y allant pas avec des pincettes, se livrant à des courses poursuites trépidantes ou à une vendetta sanglante dans des lieux plus originaux que les opus précédents, mais l'ensemble témoigne cependant d'une forme de candeur un peu étrange. Par cela, j'entends que les pistes scenaristiques sont trop faciles, que les twists narratifs sont d'un autre âge (Forcément du Tom Clancy) et que la violence physique prend trop le pas sur le psychologique et il y a un manque cruel d'ambiguïté (pourtant amorcé par une très bonne phase flashback où l'on incarne Sam chez lui) et c'est là que le scénario de SCC ne parvient pas à la cheville d'une série comme The Shield. Quelques idées intéressantes commence à naître de ce côté là mais ne sont peut-être pas assez exploité. De toute façon je ne me lancerais pas sur une analyse trop poussée du scénario pour ne pas spoiler des détails ou situations qui ont leur importance, j'ajouterais donc que le Ton du jeu est véritablement jouissif, qu'il fait du bien au joueurs et à la série même si certaines maladresses existent toujours. Mais Rome ne s'est pas fait en un jour et, c'est un début très prometteur que ce Splinter cell Conviction.


Niveau gameplay, les changements sont très nombreux également mais que les fans se rassurent, ils s'agit toujours d'infiltration. Bien sûr une part plus importante a été laissé à l'action (un niveau du jeu choisit d'ailleurs de se reposer uniquement dessus) et là où auparavant, un coup de feu mettait fin à votre aventure, vous pourrez vous en sortir en encaissant 3-4 tirs. Sur le papier cela fait une belle différence mais en pratique, une infiltration véritablement ratée se soldera de toute façon par la mort du personnage. Les développeurs ont simplement choisit de laisser plus de liberté aux joueurs pour envisager une approche différente à chaque situation et les plus râleurs pourront toujours passer le jeu en difficulté "Réaliste". De plus, force est de reconnaître, que le joueur se retrouve souvent "assisté" au fil de sa progression, dans l'optique d'ouvrir la licence au plus grand nombre (ce qui n'est pas pour plaire aux PGM). Ainsi, les possibilités physiques et environnementales du personnages seront pour la plupart du temps mises en avant via un texte indicatif (sur la paroi d'une fenêtre, on pourra lire "s'accrocher", sur un tuyau "sauter",etc...) et donc la "stratégie" d'une infiltration apparaitra assez vite comme évidente mais les possibilités d'entreprendre telle ou telle action sont si nombreuses qu'au final on finit par s'affranchir de cette sorte de tutoriel omniprésent. Sam Fisher pourra donc comme toujours, s'accrocher au rambardes, tuyaux ou fenêtre sur son passage soit pour éviter l'action soit pour précipiter un quidam dans le vide ou au contraire fondre sur une cible comme un oiseau de proie. Il faudra également faire preuve d'ingéniosité avec les gadgets à disposition (brouilleurs IEM, grenade glue avec caméra, mine à déclencheur, etc...) où se reposer sur ses armes (au nombre de deux maximum) pour faire face aux patrouilles. Armes et Gadgets que vous pourrez upgrader (Ajout de silencieux, lunettes de visée, portée des ondes ou explosions, etc...) avec l'XP récupérée au fil de vos coups d'éclats (une liste de défis est accessibles via le menu du jeu). Autre nouveauté, la possibilité de laisser une image rémanente à l'endroit où vous vous trouviez, très pratique pour contourner les adversaires de Fisher qui se concentreront sur cette dernière position connue, et ainsi les neutraliser silencieusement ou pas. Ce qui nous amène donc au "corps à corps", véritablement mis en avant dans le jeu (comme ce fut le cas à l'époque pour Metal Gear Solid 3) et très simple d'accès puisqu'il s'agira de presser le bouton B près d'un ennemi pour le mettre à mort (pressé longuement, le bouton B permettra de se servir du malheureux comme bouclier humain) et ainsi profiter d'un exécution souvent classe et silencieuse. Si le plaisir des yeux est comblé, cette exécution permettra également au joueur de profiter d'une action intitulée "exécuter". A l'aide du bouton RB, le joueur pourra marquer un nombre variable de cible (jusqu'à 4 avec l'un des pistolets du jeu) que Sam Fisher exécutera dans la plus pure tradition du "one shoot, one kill". Cette technique, si elle fera rougir de colère les joueurs hard core et fera le bonheur des joueurs casuals, a surtout pour but de faire de Fisher un vrai pro, sensation que l'on avait pas auparavant si on ne maîtrisait pas le perso à la perfection. Le perso est remis au centre de la narration, on joue un "Jack Bauer" en puissance et cette sensation de maîtrise doit être communiquée au joueurs pour que celui-ci prenne un max de plaisir. Initiative louable, non? Au final donc, le joueur ayant un minimum de pratique pourra enchaîner des actions aussi incroyables que neutraliser un type attiré par l'alarme d'un voiture avant d'escalader un mur de projeter un garde par la fenêtre de bondir dans la pièce de cibler 4 types et de faire 4 tirs en pleine tête sans même laisser échapper une goutte de sueur. Pour terminer, Sam pourra profiter d'un système de couverture "intelligent" lui permettant de glisser d'un couvert à un autre, et ce de façon automatique, nous faisant profiter d'une animation inspirée et irréprochable. Tous ces mécanismes de jeu et cette légère automatisation dynamisent le gameplay du jeu et c'est un véritable bonheur de prendre en main cet machine à tuer, ce prédateur de l'ombre (d'ailleurs n'hésitait pas à éteindre les lumière ou à tirer dessus, le jeu passant en noir et blanc lorsque vous êtes totalement invisible aux yeux de l'ennemi, idée sympa sur le fond mais qui rend parfois certains scène délicate à observer). Vous serez capable de vous glisser dérrière n'importe quel ennemi en partie du fait que l' I.A a parfois du mal. Et oui, si quand les antagonistes sont trop effrayés ils parviennent intelligemment à s'organiser et à ne plus bouger de leur positions, il arrive régulièrement de les voir venir à nous tels des fruits mûrs prêts à être cueillis, ou pire de passer à côté de nous sans nous voir. Fisher est discret mais tout de même...


Le mode Solo se boucle en 7-8 heures de jeu si on entreprend de le faire d'un point de vue "infiltration" mais la rejouabilité est assez bonne du fait que, comme je l'ai déjà dit, on peut varier les assassinats selon son bon vouloir. Les développeurs ont de plus ajouter une Campagne co-op qui est différente de celle de Sam Fisher et qui peut être entreprise via le net, le LAN ou même l'écran splitté. Elle est composé de 4 niveaux et dispose de sa petite trame narrative. A ceci s'ajoute également 3 autres modes de jeu avec une demi-douzaine de maps dédiées issues du mode co-op (à savoir le mode chasseur, Infiltration et dernier survivant) , que vous pourrez entreprendre seul ou à deux et qui rajoutera quelques heures de jeu non négligeable au soft. (environ 7 heures de plus pour tout bloquer en solo) Le mode "chasseur" consistera à abattre un nombre de cibles qui variera selon votre discrétion, "Infiltration" mettra vos nerfs à l'épreuve puisqu'il s'agira de ne pas se faire repérer et "Dernier survivant" est, comme son nom l'indique, une sorte de mode Survival. Dans ses trois modes, comme dans la campagne co-op, vous incarnerez deux agents que vous pourrez customiser via l'XP obtenue au fil du jeu et ainsi changer le look ( 6 costumes différents avec 6 teintes différentes allant de la tenue urbaine à la tenue d'Agent professionnel en passant par la tenue de laveur de carreaux...) et les caractéristiques de ces personnages (apports de porte chargeurs supplémentaires, de gilets pare-balles...). Enfin, un mode confrontation permettra aux plus belliqueux d'entre vous de vous opposer pour savoir qui est le meilleur agent de l'ombre. Le jeu est donc très complet avec une durée de vie correcte (si on prend tout en compte) et offrant une aventure solo haletante, un aventure co-op originale et non une resucée de l'aventure solo, un mode VS Multijoueur et 3 modes supplémentaires... Gageons d'ailleurs que du DLC viendra étoffer tout ça...

techniquement le jeu est une réussite que ce soit d'un point de vue visuel ou sonore. N'en déplaise à Dr Chocapic (qui trouve le jeu Supra-Laid) , le jeu est vraiment beau, il est possible de voir les rides et les défauts cutanées de Fisher lorsque l'on fait des gros plan du personnage, les jeux de lumières sont exquis, les persos aussi détaillés que les environnements et les arrières fonds sont superbes (cf Irak). Tout cela n'a rien de surprenant puisqu'il s'agit du moteur Unreal Engine en 3.5, et qu'il ne présente plus les rares défauts qu'on lui connaissait (textures qui s'affiche un peu tard). Ce jeu en jette vraiment si bien que pendant les interrogatoires on croirait presque que c'est une cinématique usant d'un autre moteur que celui du jeu qui nous ait donné à voir. De plus, le jeu profite également d'une certaine "stylisation" assez sympatique: vos objectifs ne s'afficheront pas via un menu mais bel et bien sur les éléments de décors pour une lisibilité optimale (Façade d'immeuble, Abri improvisé, etc...) de même que certaine cinématique défileront également sur les différents éléments de décors (quand il s'agira de reminessence et de souvenirs...) La musique n'est pas en reste et colle vraiment à la peau de chaque situation se faisant minimaliste lors des infiltrations et évoluant au fur et à mesure que les choses dégénèrent sans virer dans le pompeux ou l'héroïsme de bas étage. Niveau doublage, on profite de la voix du doubleur d'Arnold Schwarzennegger, donc du tout bon, puisque le doubleur sait jouer et a même l'habitude de ce genre de personnage un peu Tough Guy. Les autres persos s'en tirent également très bien avec un phrasé naturel qu'on entend rarement dans les VF de Jeux vidéos, un gros plus donc... Par contre, au niveau de certains panneaux narratif on peut soulever une odieuse coquille: Là où on lira "14 Heures plus tôt", il faudra comprendre 14 heures plus tard; Le problème vient soit d'une erreur de traduction, soit d'un positionnement trop hâtif de ce panneau indicatif... Allez comprendre.

En conclusion, Splinter Cell s'offre une cure de jouvence et parvient à renouveler intelligemment sa formule pour proposer, avec ce Conviction, une expérience d'infiltration violente mais maîtrisée de bout en bout et une ode à son personnage principal qui n'a jamais été aussi efficace qu'aujourd'hui. Pour tout dire, le jeu rappelle même l'excellent Batman Arkham Asylum, on se retrouve dans la peau d'un prédateur redoutable capable de surgir de l'ombre et de disparaître. Le jeu offre un contenu complet et une aventure savoureuse en solo comme en co-op, une véritable réussite qui promet un nouveau public à la saga et à Ubisoft...

Note: 17/20

Note Succès: 3/5

Auteur: Manji

"Garde toujours une balle... Soit pour toi... Soit pour ton ennemi." (Chow Yun Fat, The Killer)



2 commentaires:

  1. Est ce qu'on peut casser le décor avec un marteau?
    Est ce qu'on a un jetpack ?

    Signé un mystérieux abruti.

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  2. Non par contre c'est un bon jeu!

    Manji.

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