19 mai 2012

MODERN WARFARE 3

Titre: Call of Duty: Modern Warfare 3

Genre: 1 + 2 = 3

Date de Sortie: Novembre 2011

Pitch: Les forces soviétiques poursuivent leurs marche vindicative sur le monde, mues en secret par les sombres machinations du terroriste Makarov. Price et Soap, à peine remis de ses blessures suite à son altercation avec Sheperd, vont tout faire pour stopper les plans de Makarov, aussi bien pour préserver la paix mondiale que pour assouvir leur soif de vengeance. Pendant ce temps, les troupes d'élite de la Delta Force et du SAS interviennent sur tous les fronts...


Et voici, attendu comme le messie par certains, redouté par d'autres, l'ultime opus de la saga Modern Warfare (on connait tous les déboires entre l'éditeur Activision et le studio Infinity Ward à l'origine de la saga) qui vient de débarquer et s'est déjà écoulé à plus de 10 millions d'exemplaires dans le monde pulvérisant un nouveau record de vente... Le FPS "blockbuster" de la franchise Call of Duty est  cette fois développé conjointement par les rescapés du studio Infinity Ward mais également par les jeunes loups du studio Sledgehammer et par les "mercenaires" du studio Raven Software. Se faisant plus discret que son concurrent direct (Battlefield 3), le jeu succède au très moyen COD: Black Ops et propose aux joueurs de 1/ connaître le dénouement de l'histoire amorcée dans les deux premiers Modern Warfare et 2/ de vivre une expérience multijoueur se voulant aussi intense et addictive qu'accessible pour n'importe qui. Retour sur un jeu qui était déjà considéré comme "culte" avant même d'être sorti...

Les aficionados des premiers épisodes de la saga ont encore en tête l'image d'une Amérique dévastée (du moins les Etats-unis) par les troupes soviétiques alors lancées dans une dynamique d'invasion du territoire Yankee (souvenez vous de l'Aube Rouge!) et cette phrase tonitruante et pleine de rancœur d'un GI. américain: "Cette fois, c'est nous qui  allons chez eux...". Une phrase qui annonçait l'énormité du conflit à venir et qui laissait présager une troisième guerre mondiale qui n'aurait rien à envier aux deux précédentes. Si en fin de compte la lutte ne se poursuivra pas sur le territoire soviétique, le joueur se retrouve bel et bien propulsé au sein d'un univers en pleine déliquescence où le chaos règne et où les hommes s'entretuent sur fond d'explosions, de sifflements de balles et d'immeubles en flammes. Le jeu annonce la couleur: Vous allez en prendre plein les mirettes pendant les 5 toutes petites heures (et 20 minutes) qu'il faudra pour finir la campagne solo en mode normal (bien sûr vous pourrez vous essayez à un niveau plus hard-core ou vous amusez à chercher les "Renseignements Ennemis" dissimulés dans les niveaux). La narration se fait toujours par le système d'imagerie satellite où on nous présente de façon sommaire les enjeux et les intervenants de telle ou telle situation. Les transitions seront parfois "étrange" mais c'est une narration à laquelle la série nous a habitué et qui fonctionne sur le principe de "jeu carte-postale". Comme à l'accoutumée, le joueur va pouvoir voir du pays à moindre frais tout en exterminant la faune locale. Que cela soit au cœur d'un New York dévasté, à Berlin, à Paris (qui nous offre une vision surréaliste de notre capitale qui compterà présent 65 arrondissements et des lieux aussi improbables que "La Maison de bonne odeur" ou "La Petit Théière".), Londres ou, pour plus d'exotisme, en Inde ou en Somalie, le joueur mitraillera joyeusement ceux qui auront l'audace de se dresser sur son chemin. Encore plus que dans les épisodes précédents, le rythme est haletant et l'action ne connaîtra que très peu de temps mort. Pas forcément une bonne chose d'ailleurs. En effet, pris au piège de la surenchère affichée, MW3 ne parvient pas à poser des moments aussi magiques qu'inoubliables comme cela avait été fait auparavant dans les autres épisodes ( L'infiltration de Pipryat ou la mort du G.I qui fait face à une explosion nucléaire dans MW1, La première mission de MW2 qui commençait sur une base américaine pour nous donner à voir par la suite des soldats américains se gaussant de la destruction de gigantesques immeubles, la mission au cœur des montagnes enneigées...). Ici, le "trop" est l'ennemi du "bien". Pire, le jeu recycle scrupuleusement nombre de passages des opus précédents. On retrouvera donc une scène d'infiltration musclé dans un sous-marin qui rappellera le premier épisode, une scène en zodiaque comme dans le deuxième cette fois-ci, une scène de fusillade à bord d'un avion comme la redoutable mission post-générique de MW1 (avec l'idée très sympathique de la pesanteur empruntée à quelques autres jeux tout comme nombre d'autres "bonnes" idées du soft), la fuite effrénée dans un bidon ville avec une chute malencontreuse (un fan me souffle que cela n'a rien à voir, dans le 3 on a une arme et on peut tirer sur les ennemis...), la liste est longue. Difficile de dire s'il s'agit d'une volonté de faire un "Best-of" ou un "pot-pourri" de la saga ou s'il s'agit d'une certaine "flemme" de la part des développeurs, mais les joueurs les plus exigeants pourront tiquer alors que les fans absolus apprécieront le titre de façon décomplexée. Le drame apparait également moins "humain" que dans les épisodes précédents où chaque perte pouvait nous prendre aux tripes, et si Price et Soap n'étaient pas là pour assurer cet apport au titre, on aurait bien du mal à ressentir la moindre émotion au fil du jeu. On noteras l'apport assez maladroit d'une scène "choc" pour faire écho à celle du deuxième opus qui pourtant savait parfaitement trouvé sa place dans la narration et dans l'ambivalence propre 1/ au scénario et 2/ à une réflexion sur le FPS. Ici la scène est là pour gêner le joueur, éventuellement le faire réagir mais son idée aurait pu être véhiculée bien autrement. On pourra, au moins, assouvir notre vengeance et notre désir de lutter contre l'iniquité en en mettant plein la gueule au bad guy du jeu qui prendra cher, assurément... Une campagne très "Micheal Bay" donc qui, si elle ne satisfera pas les plus exigeant d'entre nous, fournira son lot d'explosion et de poudre aux yeux pour satisfaire le plus grand nombre...
Une nouvelle fois le théâtre des opérations sera apocalyptique.

Du côté du gameplay, je ne vais pas m'appesantir puisqu'on retrouve la solide formule de la saga Call of Duty: une jouabilité au top (on ne le redira jamais assez mais il s'agit de l'une des meilleures config pour les consoles) et une inondation de scripts aussi spectaculaires que bien calibrée pour immerger le joueur dans l'action en lui faisant oublier au maximum son statut de spectateur pendant les dîtes scènes scriptées. Au delà de cela, aucune véritable innovation au niveau des dynamiques de jeu. On noteras tout de même la possibilité de switcher entre deux type de lunettes sur certains fusils d'assaut, une feature que j'ai trouvé fort ingénieuse! Quelques nouvelles armes font également leur apparition. On remarquera également l'effort fourni pas les différents studios pour ne pas trop laisser une impression de type "couloir" aux joueurs.  Les maps de la campagne proposent des environnement un poil plus "ouverts" avec des espaces par moment assez  "vastes", l'action proposant la mise en scène d'affrontement de plus ou moins grande envergure dans certaines grandes métropoles. On retrouve toujours les scripts d'enfoncement de porte façon musclée avec ralenti à la pelle (plus que dans les précédents opus) , les scènes de descente en rappel ainsi que des phases de rail shooting mouvementée qui permettront au joueur de se faire plaisir en massacrant du bidasse en toute sécurité (enfin pas en hard-core me dit l'ami Yu-jin). A un moment du jeu, il sera même possible de diriger une "gatling à roulette" (non ne riez pas!) pour nettoyer une zone un rien trop peuplée. L'I.A, souvent malmenée au fil des différents test de jeu, m'a paru fidèle à elle même. Par moment les alliés se mettront en travers de votre chemin et certains ennemies ne penseront pas à se mettre à couvert mais rien de pire que ce que la concurrence a à proposer et cela ne m'a aucunement gêné. On connait la chanson depuis 2007 et le véritable intérêt du soft étant le multijoueur, c'est vers ce mode de jeu qu'il faudra se tourner pour saisir toute les subtilités et la "richesse" du titre (le meilleur pour la fin)...

Quelques détails morbides s'inspirent de Homefront sans pour autant égaler le jeu sur ce postulat.

On peut reprocher tout un tas de chose à MW3 mais l'une des critiques les plus discutables est assurément celle faîte aux graphismes du jeu. Certes le moteur graphique est le même que celui du premier Modern Warfare, sorti il y a quatre années, mais il a été constamment remanié au fil des années (comme n'importe quel moteur graphique). Bien sûr, il ne tient pas la comparaison avec l'IDTech 5 (Rage), l'Unreal Engine (Gears of War 3) ou le Frostbite 2 (Battlefield 3) mais son rendu est de bonne facture (en particulier sur les armes). Certaines textures sont relativement disgracieuses lorsque l'on colle son nez dessus mais entendons nous bien: qui irait coller son nez sur un parpaing? Les visages des personnages commencent également à montrer les limites du moteur du jeu (C'est flagrant sur Price) et, curieusement, je les avais trouvé plus réussis sur Black Ops. Par contre, là où MW3 enterre le dernier né du studio Treyarch, c'est sur le multi-joueur qui offre un rendu visuel d'un niveau presque équivalent à celui du solo. Ajoutons à cela une fluidité exemplaire en 60 FPS qui ne souffre d'aucun ralentissement et ce malgré les multiples scipts "pop-corn" qui popent à l'écran! Du côté de la bande son, on retrouve des doublages français plutôt corrects dans l'ensemble même si certaines répliques manquent par moment d'implication de la part du doubleur et une OST d'un classicisme  déconcertant qui commente l'action sans la transcender ou même sans surprendre le joueur en le prenant à contre-pied. Du côté des bruitages sonores et de l'ambiance en générale le tout est assez réussi avec une "exagération" du bruits des armes qui si elle n'atteint pas le niveau de celles d'Homefront (je ne m'en suis jamais remis, j'avais l'impression de tout le temps tirer à la M60... Euh wait...) est assez bienvenue dans ce genre de jeu (par opposition au réalisme de celles de BF3 qui conviennent tout à fait à l'univers de ce jeu...)...

C'est naturellement vers le multi que tout joueur de COD se tourne...

Le multi, venons-y! ( le prochain slogan publicitaire d'Activision? ) Infinity Ward et Sledge Hammer ont choisi de contenter un maximum de joueurs avec cet opus. Si le retour des quickscope fera grincer quelques dents (on m'assure qu'il n'y en a pas tant que ça pourtant qu'est-ce que j'en ai pris) et fera le bonheur des adeptes du one-shot facile, un nouveau mode de jeu fait également son apparition, le mode "Élimination Confirmée" qui, mine de rien, dynamise énormément le jeu et permet aux joueurs maudissant la "campe"I de s'adonner à leur hobby sans stress aucun. l s'agit en effet de "confirmer" son frag en ramassant la "Dog tag" de sa victime sans quoi, le meurtre, audacieux ou non, ne sera pas validé (plusieurs paramètres offrent un peu de variété comme la possibilité de ramasser ou non les dog tags obtenus grâce aux tirs de joueurs alliés ou de ramasser les dog tags lâchés par nos alliés pour empêcher l'ennemi de marquer.). Au-delà de ça on retrouve les modes à présent "obligatoires" de la saga COD, c'est à dire la mêlée générale, les matchs à mort par équipe, les capture the flag, destruction d'objectifs, jouables sur une quinzaine de map  disponible de base (mais bien plus grâce aux innombrables DLC et contenu Elite). On retrouve bien sûr le principe de classe "personnalisable" et de "Killstreaks". Il s'agira donc, pour agrémenter sa classe personnelle de fragger nombre d'adversaire ou de réussir certains objectifs particuliers pour obtenir des accessoires et des armes correspondant aux besoins du joueurs ainsi que des compétences actives et passives. Les killstreaks, ces bonus qui apportent un bonus non négligeable en cours de jeu (bombardement, soutien tactique, drones...) et s'obtiennent en additionnant les frags au risque de déséquilibrer chaque partie (les forts devenants encore plus fort) sont disponibles selon des critères plus variés et permissifs pour ainsi rétablir un équilibre pourtant mis à mal par ce propre principe. Mais ne soyons pas mauvaise langue dans l'ensemble cette souplesse nouvelle tant un peu à harmoniser l'ensemble et évite la monotonie de la défaite pour les moins aguerris. Il est également possible désormais, d'attribuer ces "killstreaks" en fonctions d'un "set" d'atouts prédéterminés à l'avance par les bon soins du joueur. Divisés en trois catégories, 1/ les killstreaks obtenues par les adeptes du combat, 2/ ceux obtenues pour les joueurs ayant plus l'esprit d'équipe et dont le compteur de frags n'est pas remis à zero chaque fois que le joueur trépasse et 3/ une classe permettant aux joueurs d'accéder à différents atouts comme une visée plus précise, un sprint plus efficace au détriment des bonus habituels comme les drones, ou les redoutables chiens de combat que même le redoutable Yu-jin ne saurait contenir à chaque coup (la faute à un QTE approximatif?). Tout le monde en aura pour son argent du moment qu'on adhère au mode multijoueur de la saga... Le jeu propose également un mode "survie" (jouable en splitté comme en ligne), sorte d'hybride entre le mode "zombie" des COD estampillés Treyarch et le mode Horde de Gears of War. Bien moins abouti que ce dernier, le mode "survie" vous proposera d'affronter des vagues successives d'ennemis de plus en plus revanchards et résistants. La clef de la réussite reposera donc sur deux facteurs décisifs: 1/ la gestion de l'argent gagné pour chaque adversaire éliminé, celui-ci permettant d'acheter de meilleures armes mais également de l'équipement supplémentaire ou des atouts pour booster les compétences du joueur ou faire intervenir différentes forces de frappe et 2/ une entente et une confiance parfaite entre les joueurs qui devront œuvrer de concert pour éliminer la funeste menace. On se demande, dès lors, pourquoi ce mode de jeu n'est jouable qu'à deux... Un mode sympathique (plus que le mode "zombie" de Treyarch et moins que le mode Horde de Gears) qui trouve pourtant ses limites sur la durée et qui ne parviendra pas à détrôner le multi-joueur classique ou même les missions "spec ops" au nombre d'une quinzaine et qui proposent des objectifs divers et variés pour distraire les joueurs adeptes de la co-opération et du challenge... On regrettera enfin l'absence des quelques bonnes idées introduites (!!!) par Black Ops l'année précédente comme 1/ la personnalisation d'emblème ou de personnages et il faudra se contenter des habituelles insignes / emblèmes ainsi que des bannières (en nombre conséquent) à obtenir grâce à de plus ou moins hauts faits d'armes, 2/ le mode multi avec des bots personnalisables...

Je me rends compte que vraiment tous ces screens se ressemblent...

En conclusion, Modern Warfare 3 remplit son cahier des charges rédigé par Activision mais ne cherche pas forcément à aller plus loin, du côté du solo du moins qui ne proposera ni surprise ni véritable plaisir de jeu surtout vis à vis des deux précédents opus, et la patte de Sledgehammer est au final plus perceptible que celle des rescapés d'Infinity Ward. C'est bien sûr du côté du multijoueur qu'il faudra se tourner pour obtenir quelque satisfaction et force est de reconnaître que la dimension très arcade du titre joue en sa faveur: prise en main rapide et intuitive, frags faciles (trop?), apparition de modes défouloirs assez dynamiques. C'est l'idéal pour les joueurs cherchant la rixe occasionnelle et ne cherchant aucun véritable challenge dans un mode multijoueur mais un "fun" immédiat. SH et IW ont su apporter les touches subtiles mais efficaces pour faire de leur "bébé" un jeu plus grand public (encore une fois, trop?) et un brin plus équilibré même si la campe et le quick shot continueront de dresser les joueurs les uns contre les autres. On aime ou pas...

Note: 14/20

Note Succès: 3/5

Auteur: Manji.

"On sera aussi voyant que les couilles d'un bulldog... C'est foutu pour l'approche discrète..."
Soap Mac Tavish dans Modern Warfare 3


Ah Paris... Attends c'est Paris ça???

3 commentaires:

  1. "les redoutables chiens de combat que même le redoutable Yu-jin ne saurait contenir à chaque coup (la faute à un QTE approximatif?)."

    EXACTEMENT !!!

    J'ai hurlé n'empêche.

    Mais je dois bien avouer que ce MW3 est quand même bien plus axé pour les débutants que MW2 (ou tes séries de morts recommencait systématiquement).

    J'ai pas eu trop de mal face aux quicks shots en revanche mais plutôt à certaines armes craquées (QBZ95, FMG9, Striker pour ne citer qu'eux)


    Je referai un commentaire sur le solo que j'ai pas lu vu que je l'ai pas encore fait.

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  2. T'as direct rushé le multi, tu es l'Anti-Manji par excellence! ;)

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  3. Yu-Jin, le prince du massacre27 mai 2012 à 13:59

    J'ai fais le solo, en effet y'a ses bons et mauvais cotés. Déjà la narration est d'un bordel. Tu attéris d'un pays à l'autre sous pretexte de n'importe quoi surtout quand tu joues les Spetsnazs.
    En revanche quand on joue Frost, on sent bien le coté patriote amérloque jusqu'au bout et ça rend bien.

    La libération de Paris et l'effondrement de la Tour Eiffel c'est carrément Grandiose je trouve !

    Après ça laisse un gout de didacticiel omniprésent et d'assisstance systématique.

    Je suis aussi d'accord sur le repompage des anciens opus, surtout la mission des Snipers en roumanie est calqué sur la mission du vietnam de Black Ops, écoeurant.

    J'avoue aussi que la campagne est plus simple que celle de Black Ops.

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