21 février 2012

SOULCALIBUR V

Titre: Soulcalibur V

Genre: Baston 3D façon Scrooge

Date de Sortie: Février 2012

Pitch: 17 ans après les événements relatés dans Soulcalibur III et IV, Siegfried n'est plus le porteur de l'épée légendaire. Il a rejoint un groupe de mercenaires qui semble s'opposer à un tyran local. Ce dernier prétend lutter contre les attaques des "infectés", des personnes étant entrées en contact avec des fragments de Soul Edge, et pour ce faire, il a sous ses ordre le jeune Patroklos, fils de Sophitia, à présent défunte, qui met autant d'énergie à éliminer les "infectés" qu'à rechercher sa sœur jumelle disparue: Pyrrha. Il est loin de se douter que celle-ci a été recueillie par la maléfique Tira...



Après un épisode relativement décevant qui n'avait su contenter totalement ni les fans de la saga originale ni les joueurs adeptes de "bourre-pifs" vidéo-ludiques, le studio "Project Soul" donne naissance à un nouvel épisode, toujours sous le regard "bienveillant" de Namco Bandai, censé satisfaire tout le monde, des joueurs les plus solitaires aux joueurs les plus belliqueux friands de baffes à distance. Le développement s'apparente à un accouchement dans la douleur puisque le staff du studio aura régulièrement été malmené pour, au final, livrer un produit "prématuré" (on parle d'une sortie amputée de 6 mois de développement). Les promesses sont-elles tenues pour autant? Loin s'en faut!

En dehors de son univers relativement original pour un jeu de baston, SC nous proposant un univers "heroic-fantasy où les différentes influences se côtoient (Japon féodal, Grèce antique, Chevalerie...), la saga née sur playstation 1 il y a déjà 15 ans (Soul Blade) a toujours su proposer un système de jeu dynamique et "novateur" pour les amoureux des affrontements en 3D tout en proposant un contenu et une expérience Solo d'une rare richesse dans le genre du jeu de baston. Ainsi, s'il était bien sûr possible de découvrir les histoires de chaque personnage par le biais de leur "mode story", chaque épisode proposait également un mode plus complet où il était possible de vivre moult aventures ( on retiendra en particulier le mode "Maître d'Arme" de SCII qui ne consistait non pas à manger des graines toutes la journée mais à parcourir le monde en affrontant différents personnages selon certaines conditions pour débloquer différentes armes pour chaque personnage, ou encore l'incontournable mode "Chronique de l'épée" de SCIII qui tirait partie à merveille de la feature de création de perso en proposant un mélange sympathique entre le tactical et le jeu de baston). En plus de cela, la saga proposait un fan service copieux allant des artworks aux katas en passant par des dessins jouant sur l'érotisme de la saga. Et bien oublions tout ça, ceci est malheureusement du passé! Pourtant l'annonce du studio concernant la présence d'un mode story aussi passionnant que celui du dernier Mortal Kombat avait  su piquer l'intérêt des joueurs tout comme celle qui affirmait que les deux publics de la saga serait de nouveau unis sous un même étendard (ou encore celle qui parlait d'un casting monstrueux réunissant anciens personnages et nouveaux venus...). Mais il n'en est rien. Le jeu propose dans un premier temps un mode "Histoire" où il s'agira d'incarner par intermittence les deux jumeaux de Sophitia séparés peu de temps après leur naissance non pas par un grand pope bi-polaire mais bel et bien par Tira, alors au service de l'épée démoniaque (cf SCIV). Les affrontements seront ponctués par des écrans fixes où l'histoire prendra forme au fil des différentes rencontres et autres pérégrinations. Un mode somme toute sympathique si celui-ci 1/ durait un peu plus d'1H30, 2/ Faisait intervenir la totalité du Cast, 3/ n'était pas d'une mièvrerie affligeante ou 4/ pouvait être jouable avec différents personnages ou encore 5/ tirait partie de l'outil de création de personnage. On pourrait croire que le joueur frustré pourrait se tourner vers le mode "arcade" pour suivre les tribulations de son personnage préféré (disons... Mitsurugi) mais il n'en est rien. Le vrai "nouveau" mode de jeu est une vaste plaisanterie et se présentera comme une simulation du mode Online où vous pourrez affronté des personnages créés à partir de l'outil de création (la plupart sans charisme). Ce mode vous permettra de remporter des titres (tout comme le mode en ligne) dont sont avides les joueurs de jeux online comme Call of Duty et consorts. Le mode arcade propose une série de 6 affrontements (il est possible de varier les rencontres en choisissant la route "Bonus") aussi froids que redondants. Oui, vous avez bien compris, les personnages au nombre de 26 (j'y reviendrais) ne bénéficient pas d'une histoire propre (même de type courte introduction et petit Ending comme c'était le cas dans l'épisode précédent par exemple). Exit également les biographies de tel ou tel personnage. La trame du jeu se passe 17 ans après et, à moins de posséder l'artbook de la version collector ou d'aller se renseigner sur le site officiel de SCV il sera impossible au joueur de connaître les tenants et aboutissants qui ont conduit au renouvellement du roster. Parmi les combattants on retrouve quelques anciens ( Mitsurugi, Raphael, Siegfried, Ivy, Cervantes, Lizardman, Tira, Nightmare, Maxi, Voldo, Yoshimitsu, Astaroth, Edgemaster ou Kilik qui n'est plus que l'ombre de lui même...), ainsi que 9 nouveaux venus ( Natsu, Leixia, Patroklos, Pyrrha, Elysium, Xiba, Viola et même Ezio Auditore de la saga Assassin's Creed). Autant le dire tout de suite la plupart des nouveaux personnages sont des clones des anciens dans leur style de combat comme c'est le cas pour Natsu, l'élève de Taki, Xiba l'élève de Kilik ou encore Leixia la fille de Xhuang Ha. Au final rien ne justifie le changement de casting hormis une vilaine rumeur qui enfle dans la communauté vidéo-ludique: Namco aurait spécifié que le jeu ne devait pas mettre en scène des femmes de plus de 30 ans. (quand on voit les beaux restes de Ivy on se demande pourquoi). Mais le pire reste à venir: deux personnages ont des styles différents. on retrouvera donc deux Patroklos et deux Pyrrha, là où on attendait d'autres personnages (le deuxième style de Patroklos est une version "masculine" du style de Setsuka, un personnage qui a disparut dans cet épisode). Le summum de la mesquinerie vient de la présence non pas d'un personnage de type "mimic" (personnage qui maitrise de façon aléatoire l'un des autres styles de combat empruntés aux personnages) mais de trois! Ainsi Edge Master est-il rejoint par Elysium et par ... Kilik! Par chance les personnages de ZWEI, Viola ou encore Ezio ont des styles originaux mais cela justifie-t-il la disparition de personnages déjà cultes comme Hwang, Seong-Mina, Zasalamel ou encore Talim? A moins que la politique du DLC soit de rigueur. Wait and see... A côté de ça, on ne peut nier la présence de qualités évidentes dans le chara-design (ce qui nous fera regretter que les éléments de costumes des personnages ne soient pas disponibles pour le mode de création) ou encore du côté des différents stages (assez nombreux au demeurant). Comme à son habitude SC est une réussite d'un point de vue artistique, il est cependant dommage que le studio n'exploite pas comme il se devrait une telle richesse en nous proposant un casting pas assez fourni ainsi que très peu de mode de jeu offline...

Le cast fait mine de se renouveler mais n'apporte pas grand chose de neuf.
Par chance, l'éditeur de personnage, pourtant moins riche que celui de l'épisode précédent est là pour rattraper le coup et offrira de nombreuses heures de jeu aux plus créatifs d'entre vous. Il est toujours possible de paramétrer plusieurs éléments à commencer par le choix du style de combat de votre avatar parmi ceux disponibles, c'est à dire ceux des combattants. Il n'est toujours pas possible d'incarner le style du personnage invité (c'est fort dommage puisque le style d'Ezio n'est pas inintéressant) ou encore celui du Boss caché (Algol). On notera également que les styles multiples de SCIII ne sont toujours plus là (souvenez vous le style de combat katana par exemple se scindait en 4 sous genres d'escrime et ce pour tous les types de style ou presque.) Vous pourrez par la suite paramétrer le physique de votre personnage, du visage (les barbes ne sont toujours pas dissociées, cela réduit les possibilités contrairement à celles du troisième épisode) aux cheveux en passant à présent par les sourcils (on se demande pourquoi en avoir mis autant alors qu'il y a peu de visages ou encore de voix) et surtout par la morphologie des différentes parties du corps, une nouveauté fort bienvenue puisqu'elle permet de créer des combattants plus variés. Les voix sont à présent modulables mais dans la pratique le résultat n'est que peu convaincant et on arrive souvent à un rendu "inhumain" si l'on maltraite trop le ton ou le timbre de la voix du personnage. Il est possible, ensuite, de vêtir votre personnage comme bon vous semble mais le choix est tellement restreint à présent qu'il vous faudra jongler avec les différentes options disponibles pour obtenir quelque chose qui ne soit redondant parmi les 50 personnages qu'il est possible de créer. (Il faudra débloquer des éléments de customisation mais ceux-ci sont en moins grand nombre que ceux du IV qui lui même était plus restreint de ce côté que le III...) On notera la présence d'odieux bugs de collisions ou encore certaines incompatibilités entre les différentes pièces vestimentaires qui pourront hérisser le poil des plus exigeants. En effet, la nouvelle génération ne justifie-t-elle pas un plus grand contenu sinon une cohérence graphique pour ce genre de mode? Et que l'on ne me parle pas de la place sur le HDDVD/BR, je ne suis pas dupe! A noter que les personnages féminins sont mieux loties que ceux du sexe fort du côté des possibilités vestimentaires. Plusieurs DLC pour le mode de création sont sortis (un le jour de la sortie, un le 14 février et un qui devrait arrivé pour le 28 février) mais ils n'apportent que peu d'éléments (seulement 9 pour celui du 14 février) et la plupart concernent encore une fois les personnages féminins... On retrouve également le système d'accessoires modulables emprunté à l'épisode PSP, Broken Destiny. Mais encore une fois, ces équipements sont moins nombreux que ceux de l'épisode sortie sur console portable! On ne me fera pas croire que 1/ les développeurs se sont donnés à fond, 2/ que la sortie du jeu n'est pas prématurée. Quoiqu'il en soit, ces éléments peuvent être déplacés et transformés (taille, envergure, angle) pour apporter au personnage un look unique. les plus ingénieux pourront se servir de tel ou tel élément pour obtenir un résultat inattendu (et je ne parle pas du nombre incroyable de Voldo doté de pénis comme on peut en voir sur le live...)! Mais le trait de génie que l'on retrouve dans cet outil de création vient de la présence de motifs et de trames applicables sur les tissus de la totalité des éléments. Cette feature permet au pire de varier les types de costume et au mieux de leur donner une véritable consistance pouvant transformer complétement un élément à priori simpliste (exemple: l'application du motif serpent ou écaille sur un tissus lui confère de suite une épaisseur et un statut d'armure). A noter que certaines armes parmi les 8 disponibles pour les personnages crées peuvent être modifiées de la même manière que les tissus. Enfin, le joueur pourra appliquer des "stickers" sur les vêtements ou même sur les personnages, ce qui permettra de créer des personnages tatoués, maquillés, scarifiés ou simplement victime de la mode. Le système rebutant de "stats" évoluant selon les costumes (SC IV) a heureusement été délaissé et détruire l'armure de l'adversaire aura seulement une conséquence cosmétique (attention la taille du perso modifie cependant quelques éléments comme la vitesse ou la portée). Les possibilités qu'offrent ces éléments réunis semblent passionnantes et cet outil de création est la vraie réussite du jeu en dépits d'un contenu véritablement émacié pour ce qui concerne les éléments vestimentaires (bottes, armures, etc...).

Mitsurugi, 17 ans après le bougre n'a pas pris une ride.
Au niveau du gameplay, le jeu a subit un sérieux dépoussiérage. Si l'on retrouve toujours les mécaniques habituelles (coup vertical, coup latéral, coup de pied, garde, choppe, combos alambiqués, brise garde...), l'ensemble a été rendu bien plus accessible et dynamique qu'auparavant. Nombre de coups ont été sacrifiés de la moveset de chaque personnage (ce qui n'est pas toujours une bonne chose, on pense à Mitsurugi qui perd sa posture en Iaijutsu ou Ivy qui perd l'une de ses "stance" de combat") et l'application des combos repose moins sur la "programmation" des enchaînements que sur une véritable maîtrise du champ de bataille (par cela comprenez: connaissance des combattants, adaptation et réflexes...). Les "casuals" seront sûrement moins lésés qu'auparavant mais le tout gagne en nervosité (le spam reste bien présent cependant). La technique de Fatal K.O du quatrième  opus a été abandonné (merci) mais a été remplacée par un système de Furie aussi dévastatrice que spectaculaire mais peut-être un rien trop accessible (deux quarts de cercle vers l'avant + gâchette droite pour TOUS les personnages), et souffrant d'un léger problème d'équilibrage (certaines furies passent au travers de la hit box bien plus facilement que celle des autres personnages)... Mais cela en jette clairement au milieu d'un affrontement. Cette furie dépend d'une barre de "special move" à deux niveaux qui permet également de porter un coup fort puissant en pressant simplement la gachette ou encore de préparer un Guard Impact pour retourner une situation périlleuse et ainsi punir votre adversaire belliqueux. On noteras également la présence du "Just Guard" qui devra être placé au dernier moment lors d'un échange de coup pour pouvoir aboutir. Enfin, il est à présent possible de faire des esquive rapide de côté. le joueur studieux pourra d'ailleurs pratiquer son art de combattre pendant de longue heures dans le mode training qui permet de paramétrer de nombreuses options de combat. Nous avons vu précédemment que le contenu solo était misérable, il en va de même pour le VS fighting en offline: 1/le jeu s'est amoindri, on oubli par exemple le mode Tag tournament qui avait déjà disparu de l'épisode IV et 2/ il est impossible en VS offline de mettre du temps infini... Pour un jeu qui propose d'affronter des personnages originaux et customisés c'est un peu frustrant... Mais ce n'est plus un secret, le jeu se veut clairement orienté Online. Et pourtant ce que propose le jeu n'a rien d'extra-ordinaire du côté des modes de jeux j'entends. Il est bien sûr possible de créer ou de rejoindre des salles où s'affrontent des combattants du monde entiers ou encore de participer au mode "colosseo" qui, au final, s'avère du même acabit que les salles classiques, l'option permettant simplement de choisir une zone du monde où aller s'affronter et de se rejoindre sur un salon commun pour chatter, défier des quidams ou encore lancer des batailles aléatoires... On est loin des modes originaux proposés par la concurrence comme le mode Heros et Herauts de Ultimate Marvel vs Capcom 3 qui donne un enjeu au différentes joutes. Néanmoins force est de constater que l'ensemble est très solide et que les problème de lag et/ou de déco sauvage sont peu présents. Nous sommes dans l'ère du VS Fighting qu'on se le dise, et le jeu en réseau se doit d'assurer et de ce côté SC V n'a pas à rougir!


Un mode Training assez complet.
Techniquement, la saga s'est toujours illustré par une maitrise graphique indéniable.C'est une fois encore le cas: le jeu est magnifique et parvient à supplanter son ainé haut la main. Les effets de lumière (forts maîtrisés sur certains stages) et la finesse des textures sont bluffant et le jeu ne souffre d'aucuns ralentissements malgré les joutes enflammées que se livrent les personnages. On pourra cependant redire sur les trop nombreux bugs de collision présents du côté des personnages customisés ou encore sur les bugs présents sur certaines map, je pense ici au champ de bataille qui souffre d'un problème graphique évident (une texture semble glisser à même le sol en arrière plan). Du côté de la musique, on retrouve ce à quoi la saga nous a habitué et les joueurs les plus exigeants (ou encore les plus fortunés) pourront se tourner vers les DLC pour récupérer les pistes sonores des anciens épisodes (il est possible de prédéfinir des musiques pour chaque arène via les options). Les plus attentifs remarqueront également un léger problème d'échantillonnage au niveau du son lors des combats, certaines actions étant quasi inaudibles. On regrettera également la présence d'une I.A clairement abusée dans le mode "Âmes légendaires" (mode arcade plus ardu) puisque celle-ci en plus d'avoir une défense en acier trempée aura tendance à spammer allégrement les coups vicelards... Mais encore une fois dans l'ensemble le jeu est une tuerie technique.


Natsu est l'élève de Taki. Mais ça, le jeu ne vous en dira rien.
Votre appréciation de ce cinquième épisode de l'une des saga les plus mythique du jeu de baston dépendra clairement de vos attentes de joueurs. Les joueurs cherchant avant tout un jeu de type "VS Fighting" au gameplay nerveux et solide pour se livrer à des combats acharnés seront satisfaits. Les personnages ont "la classe", les arènes sont variés, le système de jeu est carré, nerveux et addictif et le online est sobre mais efficace car stable. Cependant les joueurs qui étaient tombés amoureux de la saga pour ce qu'elle offrait aux joueurs se sentiront lésés. En effet, le contenu du mode offline n'a jamais été aussi pingre: un mode "Histoire"court et sans surprise, un casting qui souffre de quelques absences inadmissibles, une durée de vie rachitique, l'absence de mode story pour les personnages, de bios ou même d'artworks pour les présenter... Tout ce manque, fait mal. Reste l'outil de création qui, bien qu'amputé d'un nombre conséquent d'objets, offre des possibilité de personnalisation grisantes et addictives pour qui s'intéresse à l'activité de Chara-designer. L'ami Garth parlait d'uniformisation dans le monde des jeux vidéo et c'est indéniablement le cas ici. Le jeu sacrifie son âme au profit d'un mode en ligne solide mais sans grande originalité comme si combiner les deux était superflus...

Note: 15/20

Note Succès: 3/5

Auteur: Manji

"Ha! C'est le vieux gingembre qui pique le plus!"
                                      Le personnage de Ku Feng dans La Rage du Tigre





2 commentaires:

  1. Les deux dernières images serait un critère de vente suffisant pour moi mais la politique de Namco Bandai "on sabre du contenu dans les nouveaux opus" se portent plutot bien.

    Après les DBZ, Soul Calibur !

    Surtout que le mode solo est sérieusement à la ramasse on dirait le mode Kumite de Tekken 5...

    Je vais attendre longtemps avant de le prendre...

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  2. Ben je vois que tu es un joueur à l'ancienne! ;) C'est vrai que cette politique est répréhensible (pour DBZ je n'ai pas cédé), heureusement que je prends mon pied sur l'éditeur (malgré son caractère chiche) et que le gameplay est bon. Ce n'est pas un mauvais jeux et pourtant c'est une deception! :(

    Manji

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