10 décembre 2009

STRANGLEHOLD

Titre : Stranglehold

Genre: TPS Max Payne Like

Sortie: Septembre 2007

Pitch: L'inspecteur yuen, a.k.a Tequila, reprend du service bien malgrès lui. Son ancienne fiancée disparue, la fille d'un ponte de la Triade, le contacte pour lui avouer que leur fille a disparue, enlevée par une famille rivale de l'actuel chef de la triade. Tequila, redoutable porte-flingue va tout faire pour la retrouver.


Je sais... Rien qu'en lisant le pitch, vous avez eu mal vous aussi... Mais pour resituer un peu les choses, il faut faire une rapide transition sur l'oeuvre qui a inspirer ce jeu: Hard Boiled de John Woo, avec les talentueux Chow Yun Fat et Anthony Wong (et Tony Leung pour faire plaisir aux minettes qui viennent ici... je sais y en a pas.). Un petit résumé du film? L'inspecteur Yuen, plus connu sous le nom de Tequila, flic intègre mais néanmoins expéditif, pose problème à sa hiérarchie surtout quand il s'interresse de trop près à une famille de la triade dans laquelle opère un flic sous couverture... Un pitch de polar somme toute classique mais qui avait une trame de fond qui allait participé grandement aux dilemnes intérieurs des personnages: la retrocession de Hong Kong à la Chine. Plusieurs niveaux de lectures possibles pour une oeuvre complexe et pourtant jouissive sur un plan ballistique et pyrotechnique tout en témoignant d'une maestria dans la mise en scène. Moins personnel qu'une Balle dans la tête, ce film témoignait pourtant d'un vibrant hommage à une question identitaire ancrée depuis longtemps dans l'esprit collectif hong kongais. Je pourrais discourir pendant des lignes et des lignes sur le rôle d'Anthony Wong, produit du consummérisme dévorant occidental s'opposant à contrario à l'imagerie dépassé du Tough Guy invincible campé par un Chow Yun Fat bien plus complexe qu'on ne pourrait le croire, sur le remaniement des codes du buddy Movie, sur le bouleversement des codes sociaux culturels véhiculés par l'inspectrice et petite amie de Tequila ainsi que sur les passwords du Chef, sur la filiation Chang Cheh-John woo ou encore sur l'homme sans devenir... Bref, tout ça pour vous dire que le support original était loin d'être un film de mickey... j'attendais donc beaucoup de ce jeu qui se voulait une suite au film...
Commencons à nous attaquer au scénario (si je puis dire) et à l'univers de ce Stranglehold... dévélloppé par les gars de l'ancienne boîte Midway (mortal Kombat), celui-ci ne brille pas par son originalité. on pourrait croire à du Hollywood Night tellement le jeu enchaîne clichets sur clichets (le flic qui rend son badge pour sa vendetta, la trahison du collègue, le grand méchant paternel, etc...) mais en plus se révèle fort mal écrit! Dialogues ridicules, personnages aussi épais que des timbres postes, décors clichés du cinéma très Bis américain... Le jeu aurait pu s'appeller "Dilemna" (autre titre du navrant film "Mort au Choix").
Mais le pire est à venir avec le personnage de Tequila (doublé en anglais uniquement par Chow Yun Fat Himself - pourquoi ne pas avoir mis le cantonais en option?). Le jeu se déroule une dizaine d'année après les évenements du film original. On pourrait s'attendre à retrouver un Tequila dépassé par l'univers dans lequel il evoluerait, confirmé dans son alcolisme latant et surtout dégouté par une justice encore plus dépassée par une nouvelle forme de criminalité que je qualiefierais de continentale (ahh le Syndicat du crime 1...). Mais la spécialité des américains n'est-il pas le Hamburger (qui vient d'hambourg rappellons le) ? Aussi ce cher Inspecteur Yuen va devenir "USA Yun Fat". C'est à travers le prisme défformé de la vision d'une sorte de spectateur au bulbe ramolli, en somme un Fan Américain de la filmo de John Woo et Chow Yun Fat, que l'on va pouvoir voir sous nos yeux larmoyant se dresser une nouvelle icone née de la superposition de plusieurs tranches filmiques. D'un point de vue physique, cela va se ressentir à travers un manque de cohérence total. On oublie la chemise flottante ou la tenue d'intervention (qui conotait tant une invincibilité redoutable que l'armure que pouvait arborer les personnages chers au mentor de John Woo - cf la fin géniale du Retour de l'hirondelle d'Or) pour une variation du style vestimentaire rappellant chacune des incarnations passées de l'acteur: un look à peu près à la tequila, un costard à la The killer, puis un autre à la Replacement killers du médiocre Antoine Fuqua (comme les dragées oui.), les Ray-Ban du Syndicat du crime, en passant par une sorte de Bullet Proof monk navrant... Pire certains clichets sont même empruntés au Desperado de Rodriguez! Tout ceci passerait encore si l'attitude de Chow n'était pas elle-même empruntée à chacun de ses films. Ainsi le personnage est ici complétement désincarné, tantôt il arbore une posture à la The Killer, tantot...enfin bref même topo. (et pourtant quel thème superbe la désincarnation, cela pourrait tellement collé si c'était fait dans une véritable optique...)
Exit également deux élements importants qui charactérisaient le personnage de Tequila: sa copine Inspectrice, femme forte symbole des bouleversements sociaux et hierachiques notament illustré par le jeu de séduction subtil entre les protagonistes du film; et surtout le revolver de Tequila: Un Ruger GP141. Revolver anti-iconique et qui dans le film s'opposait à la profusion de Beretta M92 FS, l'arme culte du réalisateur. Ce revolver alors emblématique du personnage achevait de depeindre un homme plus entre deux eaux qu'il n'aurait voulu le croire. Ici, l'arme qui se voudrait emblématique de Tequila made in USA sera le Desert Eagle en Or. Sorte de ressucé des .45 de Castor Troy, le grand méchant de Face Off. sauf qu'ici on lui preferra le Desert Eagle que l'on a pu voir dans tellement de film américain qu'on pourrait croire qu'il est sur la bannière étoilée... Bref vous l'aurez compris, ne vous attendez pas à ne serais-ce qu'approcher l'immense talents qui baigne les films de John Woo. Les éditeurs avait prétendu qu'il avait supervisé le projet. Au final, il aura seulement prété sa voix au jeu et les droits d'exploitation de Hard Boiled (pourquoi ce film? Parce que c'est lui qui a permis à John Woo de s'expôrter au USA)...
J'ai conscience que pour certains tout cela peut sembler le témoignage d'une cinéphile aigri, mais il est bien difficile de trouver une âme à ce jeu. Passons à la mise en scène me direz vous? Et au Gameplay? Si les cinématiques (réalisées à partir du moteur du jeu) sont assez présentes, elles sont aussi agréable à regarder qu'un film de Snyder. Ponctué par un sacro saint ralenti qui y perd une nouvelle fois tout son sens (surtout qu'il est assez complexe chez john woo, puisqu'il faut connaitre tout le passif du cinéma hong kongais, mais je ne developperais pas sur le principe de geste du Wu Xia, sur la dissipation de l'âme, etc...) et se révèle dès lors ennuyeux au possible... On peut alors craindre le pire sur le rendu ingame qui nous offre une succéssion de fusillade dont la motivation sera douteuse au possible mais soutenu par un game play qui se voulait revolutionnaire.
Chow Yun Fat est connu pour son adaptabilité au décorum lorsqu'il s'agit de tuer du bad guy or les devellopeur ne voulaient pas raté le coche et ont, il faut l'avouer réussi un assez bon boulot de ce côté là. En effet, nombres d'intéractions avec les décors sont possibles par le biais d'une simple pression sur le bouton aproprié lorsque l'element visé est en sur-brillance. Il est ainsi facilement possible de courrir vers une ballustrade, l'enjamber, courrir le long de celle-ci, sauter sur une table et glisser dessus pour atterir sur un chariot qui roulera un moment avec vous dessus. Le tout en mitraillant à tout va bien entendu. Tout ceci est facilement réalisable et procure un sentiment assez grisant il faut l'avouer (sauf quand on veut montrer tout ça à un pote et qu'on se vautre par terre en traversant une table trop fragile par exemple.). Le nombre d'arme proposé est correct bien que pas assez conséquent à mes yeux et permettra au joueur de se faire la main avec de sempiternels Berettas, fusil à pompe, fusil mitrailleur, etc...
Pourtant deux points noirs viennent sérieusement entaché tout cela: 1/les pops des ennemis et 2/ le sepia. Je m'explique. Il est bien beau de faire son paon exterminateur par le biais de cascades improbables mais quand les ennemis apparaissent de toute part, sans logique véritable, on se retrouve vite dépassé, et le salut de notre avatar virtuel ne vient que du fait que, telle une anguille, Tequila puisse se contorsionnait à tout va (grâce à une caméra libre assez rapide) pour faire face à ses ennemis. le rendu donne lieu à de nombreux mouvements de caméra qui transforment votre plan et vos actions martiales en une sorte de bouillie visuelle sans logique. le tout est renforcé par les ralentis omnipresents et, qui plus est, souligné par un sepia malvenue. En effet, au moindre saut, à la moindre esquive ou cascade,le jeu passera au ralenti et une teinte sepia viendra obscurcir le tout... Le sepia n'aportant absolument rien si ce n'est mettre en avant la redondance de ces ralentis... La difficulté du soft est relativement élevé du fait que le joueur se retrouve noyé sous des nuées d'enemis de plus en plus coriaces et il faudra alors profiter des 4 pouvoirs spéciaux (Le tir de précision, le tir à 360°,...) à disposition du héros pour faire le ménage sous peine de mourir d'une indigestion au plomb ou aux polygones. Enfin quelques phases de duels viendront briser la monotonie des affrontements, reposant sur un prinsipe d'esquive et de shoot précis; lorsqu'ils sont parfaitement maitrisés, ils peuvent apparaitre comme sympatiques...




Techniquement, le jeu s'en sort plutôt bien pour son époque notament au niveau des expressions (bien que parfois trop exagérées) et ne souffre d'aucuns bugs. les décors, s'ils ne sont pas vraiment inspirés ou originaux (exception faîte du premier niveau retranscrivant bien les ruelles de hong kong ainsi qu'un bar à mafieux) offre une multitude de détails et offrent de nombreux objets destructibles qui volent en nombreuses particules lors des affrontements sans faire subir aucun ralentissment au jeu (en même temps les ralenti s'en chargent déjà!). La musique est des plus dispensable (on la remplacera vite par des BO de John Woo) et il ne faut pas esperer retrouver le thème Jazzy du film original... les voix francaises sont à vomir, celles en VO (anglais) plus acceptables. On aprecieras cependant de voir les ennemis du jeux ingame parlaient en Cantonais même si on aurait souhaité que Chow le parle également ingame ET dans les cinématiques...
Une grosse deception au final, d'autant que j'ai acheté la XBOX 360 en partie pour ce jeu. En dehors du fait qu'il n'offre qu'une durée de vie très moyenne, des éléments à débloquer inutile et un mode multi-joueurs initerressants, il trahit surtout ce à quoi il fait réferences et, personnellement, je ne tolère pas la trahison...
Note: 8/20
Note Succès: 1/5
Auteur: Manji
- Moi mon rêve, c'était d'aller vivre au Pôle Nord...
- Putain, ca caille là-bas! T'aimes le froid?
- J'aime la lumière...
(Dialogue lourd de sens du film Hard Boiled entre Tony Leung et Chow Yun Fat)


2 commentaires:

  1. 8/20 peut être (je lui donnerait 10, vu que tu donnes 11 à marvel alliance 2 et que j'ai joué aux deux) mais au moins ça a permis à John Woo d'investir des dollars dans Red Cliff !! Quid de Chow yun Fat? Mikael G.

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  2. non parce que Marvel alliance 2 je lui donne 2/20 maximum...
    M.G. toujours

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